Sur quoi reposent ces chiffres, et que cherchent les autorités de Caracas en les publiant maintenant ?
Ce sont les deux questions que l'on peut se poser à la lecture des estimations de la Banque centrale du Venezuela, qui n'avait plus rien sorti depuis trois ans.
Selon ces chiffres, l'inflation aurait atteint plus de 130 000% en 2018. C'est énorme, mais le Fonds monétaire international l'estime, lui, à plus de 1 300 000% en 2018, et même 10 000 000% en 2019 ! Concrètement, un kilo de farine coûte à peu près la moitié du salaire minimum.
Pour échapper à ces prix exorbitants et aux nombreuses pénuries d'aliments de base et de médicaments, plus de trois millions de Vénézuéliens ont quitté le pays depuis 2015, selon les Nations unies.
Caracas reconnaît aussi que la croissance de son économie s'est réduite de moitié entre 2013 et 2018, et que sa production de pétrole, socle unique de son économie, a été divisée par trois en dix ans.
En cause, selon de nombreux économistes, le manque d'investissements dans les infrastructures pétrolières nationales et l'absence de diversification de l'économie.
Le président en exercice, Nicolas Maduro, pointe, lui, la responsabilité des États-Unis, des sanctions économiques qu'ils imposent au Venezuela et de leur soutien à l'opposant et président autoproclamé par intérim Juan Guaido.