Le correspondant américain du New York Times à Bogota se dit contraint de quitter la Colombie en raison selon lui de « fausses accusations » du parti au pouvoir. Le président colombien Iván Duque lui-même a du commenter cette « affaire » dans une interview publiée par le journal El Tiempo. Que s’est-il passé ? Le journaliste du New York Times, Nicholas Casey, avait publié un reportage intitulé Les nouveaux ordres de tuer de l'armée colombienne inquiètent les troupes. D’après cette enquête, l’armée exigerait de ses troupes qu’elles accentuent considérablement la violence à l’égard des rebelles et des criminels. D’après des documents officiels et des interviews des officiers obtenus par le journaliste, l’objectif est que le nombre de personnes tuées lors des opérations soit doublé.
Le reportage du New York Times qui a été traduit et publié dans la presse latino-américaine (entre autres par le journal péruvien El Comercio) a provoqué une vive réaction de la part d’une sénatrice colombienne du parti au pouvoir. En effet, sur son compte Twitter elle a accusé le journaliste d’être proche des anciens rebelles des FARC et d’avoir été payé par eux pour son reportage. Le tweet est rapidement devenu viral et des partisans du parti de droite du président Iván Duque se sont joints aux critiques. Le président, lui, a soutenu l’armée en affirmant qu’elle agit strictement dans le cadre de la loi et de la Constitution. Alors que le New York Times défend son journaliste, le quotidien El Colombiano craint un retour au passé avec des exécutions extrajudiciaires.
Coup de théâtre politique en Argentine
L’ancienne présidente Cristina Kirchner, candidate pour un nouveau mandat à la tête du pays a renoncé à son ambition. Sa décision prise ce week-end est très largement commentée par la presse. Alors qu’elle doit faire face, à partir de demain, à son premier procès pour corruption, Kirchner s’est mise en retrait et ne briguera que la vice-présidence, qui lui permettra tout de même de bénéficier d’une immunité. Elle a laissé sa place à l’un de ses lieutenants, Alberto Fernandez.
Un choix tactique selon les experts consulté par Clarin. En effet, elle s’est rendu compte qu’elle pourrait augmenter ses chances de remporter les élections présidentielles d’octobre prochain en élargissant son offre politique. Et surtout, en évitant de se mettre en première ligne. Selon les derniers sondages elle serait plutôt bien placée pour battre son rival, l’actuel président Mauricio Macri.
Néanmoins que ce soit en tant que présidente ou vice-présidente, certains journaux n’apprécient pas du tout l’éventualité d’un nouveau mandat de Christina Kirchner. « Qu’une personne accusée de graves délits puissent retourner au pouvoir est difficile à comprendre pour le reste du monde », écrit La Nacion dans son éditorial.
La Deutsche Bank aurait couvert des soupçons de transactions douteuses de Donald Trump
C’est une information exclusive du New York Times : en 2016 et 2017, la Deutsche Bank a refusé de saisir les autorités américaines concernant des transactions suspectes, des transactions impliquant des sociétés contrôlées par Donald Trump et son gendre Jared Kushner. Plusieurs anciens et actuels employés de la banque, cités par le quotidien, affirment que la direction de l'établissement financier a rejeté leurs mises en garde.
Selon le New York Times, certaines transactions ont provoqué des alertes du système informatique crées pour signaler des activités bancaires potentiellement illicites. Selon ces employés, le refus de la direction de Deutsche Bank de prévenir les autorités fédérales est une pratique courante qui sert notamment à protéger les relations avec des clients influents.
Interdiction de l’avortement aux Etats-Unis : le débat relancé
Des milliers de personnes ont manifesté hier dans les rues de plusieurs villes de l'Alabama contre l'adoption d’une loi de cet État qui assimile l’IVG à un homicide. L’adoption la semaine dernière de cette loi controversée est aussi très commentée au Canada, où la presse s’inquiète d’une dérive conservatrice. D’après la philosophe Véronique Grenier qui s’exprime dans une tribune du journal Le Devoir, cette loi votée par des hommes va « réduire la vie de certaines femmes à une vie de violence. Celle de la grossesse obligée. Celle de l’avortement clandestin avec tous les risques que cela comporte. Celle de ne pas avoir pu choisir. Celle d’avoir été niée, finalement ».
Et la philosophe de conclure avec une citation de Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »