Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet,
Yusuf Abdi Ali, qui réside aux États-Unis, travaillait comme chauffeur pour Uber et était bien noté. Jusqu’à ce que la chaîne de télévision CNN évoque les faits qui lui sont reprochés. Ses reporters n’ont eu aucun mal à commander une course sur l’application et à poser quelques questions au chauffeur sur le processus d’embauche. « Ils vérifient juste votre passé, c’est très facile » leur a-t-il répondu.
Yusuf Abdi Ali n’a jamais été condamné aux États-Unis, mais une simple recherche sur internet aurait suffi à l’entreprise pour réaliser la gravité des faits qui lui sont reprochés. Il a d’ailleurs été expulsé du Canada après un documentaire consacré à ses crimes.
Il est accusé d’avoir orchestré des massacres de masse, d’avoir torturé un homme de ses propres mains et d’avoir ensuite ordonné qu’on l’enterre vivant. Ce dernier n’a échappé à la mort que grâce à un pot-de-vin versé à ceux qui étaient censés l’inhumer.
Il est venu aux États-Unis pour témoigner contre son tortionnaire, dans un procès qui s’est ouvert au civil faute de juridiction compétente pour juger les crimes de guerre perpétrés à l’étranger.
Yusuf Abdi Ali nie les faits, évoque une vengeance de clan. Mais depuis l’enquête de CNN il a été licencié par Uber et ne pourra plus exercer comme chauffeur.