Avec nos envoyés spéciaux à Caracas, Oriane Verdier et Boris Vichith
« Aujourd’hui, nous devions débattre sur le socialisme, le capitalisme et des théories de Karl Marx mais… » Julio est professeur dans une école d’un quartier populaire de Caracas. Voilà deux ans que les programmes ont été modifiés. Aujourd’hui, il est difficile de parler politique en classe.
« Vous ne pouvez pas critiquer. Justement, aujourd’hui je dois faire un débat sur le socialisme, le capitalisme et la théorie de Karl Marx. Mais je suis obligé de faire référence au socialisme que nous vivons ici. Ça ne passe pas bien. Avoir un enfant à l’école, par exemple, c’est un sacrifice, parce qu’il faut lui acheter l’uniforme. C’est comme ça qu’on vit ici », constate-t-il.
Des économies d’énergie à l'école aussi
Parmi les pénuries : l’électricité. En mars dernier, les Vénézuéliens ont vécu plusieurs jours dans l’obscurité. Depuis, pour faire des économies d’énergie, les horaires de cours sont réduits.
« Il y a eu de grands changements. En première année, toutes les matières étaient très complètes avec des cours toute la journée. Mais maintenant, les cours sont très confus. Mais j’ai envie d’y arriver, parce que je sais que si tous ensemble nous essayons d’avancer, ce pays pourra s’en sortir », explique Francisco, un élève de 17 ans.
Malgré sa motivation, Francisco se prépare à partir à l’étranger. Ses parents sont déjà aux Etats-Unis. Ces deux dernières années, trois de ses camarades ont quitté le pays ainsi qu’un tiers des professeurs de l’école.
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