États-Unis: le chômage à son plus faible niveau depuis un demi-siècle

C'est une bonne nouvelle pour Donald Trump. Les créations d’emplois ont été supérieures aux attentes aux États-Unis en avril. Le taux de chômage est tombé à 3,6%.

Avec notre correspondante à Washington,   Anne Corpet

Selon le département du Travail, un taux de chômage aussi bas n’a pas été atteint aux États-Unis depuis décembre 1969, il y a donc près d’un demi-siècle.

Au total, 263 000 emplois ont été créés au mois d’avril, c’est 73 000 de plus que ce qui était prévu. Pour le troisième mois consécutif, les résultats dépassent les prévisions.

De nombreux experts s’attendaient à tort à un ralentissement de l’économie, notamment du fait de la guerre commerciale engagée par la Maison Blanche contre la Chine.

Autre bonne nouvelle pour Donald Trump, les salaires continuent de progresser, ainsi que les bénéfices des entreprises américaines. Ces données suggèrent une croissance robuste et fournissent un argument décisif pour les républicains à l'approche de la campagne présidentielle de 2020.

Le président a d’ailleurs immédiatement réagi à la parution de ces chiffres : il a tweeté trois fois de suite le mot emplois en lettres capitales.

Mais pour l'économiste de l'OFCE, Henry Sterdyniak, ces bons résultats pourraient se payer cher. Il met en garde contre les dangers d'une politique économique à court terme. « Le déficit budgétaire est très élevé, en période de forte croissance et de haut de cycle, ce qui signifie qu’à un moment donné, il faudra prendre des mesures restrictives parce que sinon la dette publique va augmenter sans limite. »

L’économiste souligne par ailleurs que « Trump va contre tous les préceptes économiques puisqu’il maintient un déficit public élevé puisqu’il s’attaque au libre-échange lorsque la bible de certains économistes, c’est l’équilibre budgétaire et le libre-échange ». Une politique qui marche « à court terme » mais aussi parce qu’il « bénéficie du fait que la Fed n’augmente pas massivement ses taux d’intérêt » et que « naturellement les marchés financiers ne spéculent pas contre le dollar puisque c’est la monnaie de référence ». « Et donc contre l’avis des économistes, Trump a une politique économique hardie et qui marche », conclut Henry Sterdyniak.

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