Québec: un projet de loi sur la laïcité crée la polémique

Après plusieurs années de débat, les députés québécois s’apprêtent à voter un projet de loi sur la laïcité qui interdit à certains employés de l’Etat de porter des signes religieux. Les personnes figures d’autorité comme les policiers, les gardiens de la paix, mais aussi les enseignants et les directeurs d’école devront afficher leur neutralité religieuse. Une façon pour la Coalition avenir Québec, majoritaire à l’Assemblée nationale, d’affirmer le caractère laïque de l’Etat québécois.

Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas

« Il n’y aura pas de fouille à nu pour vérifier si la personne elle porte un signe religieux. » Manifestement, le ministre de la Laïcité et de l’Immigration a voulu calmer le jeu en annonçant que désormais certains fonctionnaires ne pourront plus porter de kippa, de hijab, ou de croix.

Bien décidé à ce que les tribunaux ne contestent pas sa loi, son gouvernement a recours à un dispositif législatif particulier. Il permet à une province de se soustraire à la Charte des droits et libertés en vigueur au Canada. « Il revient au Parlement du Québec, et non pas aux tribunaux, de décider d’un choix aussi fondamental pour l’organisation de la société », affirme Simon Jolin-Barette.

Ce projet de loi a provoqué la fureur du Premier ministre canadien, adepte du multiculturalisme. « Pour moi, a déclaré Justin Trudeau, c’est impensable qu’une société libre légitimiserait la discrimination contre quiconque basée sur la religion. »

Cette interdiction du port de signes religieux risque de stigmatiser une partie de la population selon Hélène David du Parti libéral dans l’opposition : « Ne soyons pas naïfs, c’est depuis qu’il y a eu plus de gens qui portaient le hijab. »

La discussion ne fait que s’amorcer, car le projet de loi devrait être voté en juin.

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