Le contrôleur général de la République, Elvis Amoroso, chargé de veiller à la transparence de l'administration au Venezuela, a décidé « d'interdire l'exercice de toute fonction élective au citoyen (Juan Guaido) pour la durée maximum prévue par la loi », a-t-il déclaré à la télévision d'Etat lors d'une conférence de presse tenue jeudi à Caracas.
Selon Elvis Amoroso, Juan Guaido ne justifie pas, dans ses déclarations de patrimoine, certaines dépenses réalisées au Venezuela et à l'étranger avec des fonds provenant d'autres pays. « Il a réalisé plus de 91 voyages hors du territoire pour un coût supérieur aux 570 millions de bolivars [quelque 168 000 dollars au taux actuel, ndlr] sans justifier l'origine de ces fonds », a expliqué le contrôleur, ajoutant que Juan Guaido a « usurpé les fonctions publiques et a réalisé des actions avec des gouvernements étrangers qui ont porté préjudice au peuple vénézuélien, au patrimoine public, en créant un dommage à la paix sociale, à la stabilité démocratique, et à la Constitution. »
Le contrôleur général, désigné par l'Assemblée nationale constituante acquise au pouvoir, a décidé, en vertu de l’article 105, d’appliquer la peine maximale de quinze années d’inéligibilité à Juan Guaido, qui est visé par une enquête sur son patrimoine depuis fin janvier.
Juan Guaido a rejeté cette sanction. « Il n’est pas contrôleur, a-t-il déclaré, seule l’Assemblée nationale est légitime pour en désigner un ». Cette sanction est donc une pression supplémentaire sur Juan Guaido, qui continue sa tournée dans le pays et qui a appelé à une grande manifestation ce samedi.
L'ancien candidat à la présidentielle de 2013 Henrique Capriles avait été sanctionné de la même façon et déclaré inéligible, ce qui l'avait empêché de se présenter par la suite en 2018.