Le dirigeant des Marines critique la stratégie de Trump à la frontière mexicaine

Aux Etats-Unis, la crise migratoire à la frontière avec le Mexique perdure, avec son lot de drames humains. Cette semaine, une fillette de 9 ans a par exemple passé 32h en détention pour « vérification », alors qu’elle dispose de la nationalité américaine, mais voyageait avec une amie de la famille. Pas de quoi détourner Donald Trump de son « urgence nationale », lui qui a envoyé dès l’automne dernier plusieurs milliers de militaires pour aider à sécuriser la frontière. Une initiative critiquée par le commandant des Marines, qui estime qu’elle provoque « des risques inacceptables » pour ses autres missions.

Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier

Plusieurs experts estiment que les mémos internes rédigés par le général Robert Neller sont d’une sévérité inédite envers un ordre politique. Dans deux documents datant de mi-février et mi-mars, le commandant des Marines prévient que le détournement des missions de l’armée vers la frontière sud et l’utilisation de fonds non budgétés ont entraîné l’annulation ou la réduction des entraînements prévus dans cinq pays et ont empêché d’effectuer certains travaux d’urgence.

Déjà, en novembre, quand Donald Trump a décidé de mobiliser environ 6 000 militaires contre l’immigration illégale juste avant les élections de mi-mandat, il avait été vivement critiqué. Avec des missions limitées à l’érection de barrières provisoires ou d’entretien de véhicules, beaucoup y avaient vu une manipulation politique de l’armée.

Toutefois, si les militaires américains manquent actuellement de moyen, cette opération n’est pas la principale responsable. Les réparations suite au passage d’ouragans particulièrement dévastateurs en 2018 et d’autres frais administratifs importants expliquent davantage les économies imposées, qui pourraient monter jusqu’à 10 milliards de dollars et concerner des centaines de projets aux Etats-Unis et à travers le monde.

Le ministre de la Défense et le chef d’état-major devront se justifier devant le Congrès mardi 26 mars.

► Donald Trump décrète l'«urgence nationale» pour construire son mur

Partager :