Venezuela: un proche collaborateur de l'opposant Juan Guaido arrêté

Roberto Marrero, député et collaborateur du président par intérim autoproclamé, Juan Guaido, a été arrêté dans la nuit à son domicile et emprisonné à l’Helicoïde, la pire prison du Venezuela. Il est accusé de détention d'armes et de «terrorisme», selon le ministre de l'Intérieur. Juan Guaido et le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo réclament sa libération immédiate.

Juan Guaido dénonce l'arrestation par les services de renseignement de Roberto Marrero, son « chef de cabinet », lors d'une opération des services de renseignement, le Sebin, à son domicile.

Juan Guaidó estime que l’arrestation de son bras droit est la preuve que le gouvernement n’a pas les moyens de s’en prendre directement à lui. Il assure que c’est un aveu de faiblesse de son rival, qui témoigne de la menace qu’il représente pour le pouvoir en place. L’opposant se dit plus fort que jamais. Il promet de ne rien lâcher et de continuer à aller au contact des Vénézuéliens, rapporte notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille. Ce jeudi 21 mars, au matin, il a ainsi distribué des médicaments et de la nourriture dans la capitale du pays.

Roberto Marrero, 49 ans, est accusé de détention d'armes (deux fusils et une grenade) et de terrorisme a annoncé le ministre de l'Intérieur Nestor Reverol. Lors de son arrestation, M. Marrero « a crié que (les membres du Sebin) avaient déposé chez lui deux fusils et une grenade. Ils l'ont emmené et je lui ai dit de rester fort », a déclaré à la presse Sergio Vergara, un député d'opposition dont le domicile proche a également fait l'objet d'une intervention de forces de sécurité.

Il semble tout de même que l’opposition compte avant tout sur ses appuis extérieurs pour répondre fermement à cette arrestation. De nombreux pays qui ont reconnu Juan Guaidó comme président par intérim l’ont condamnée. Le conseiller à la sécurité intérieure des Etats-Unis, John Bolton, est même allé plus loin : il a menacé le Venezuela de lourdes sanctions si le député d’opposition n’était pas libéré. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, en visite au Proche-Orient, a lui aussi condamné cette arrestation.

Juan Guaido est lui-même menacé d’arrestation depuis qu’il a bravé son interdiction de sortie du territoire fin février. Il est aussi visé par une nouvelle enquête depuis une semaine : les autorités l’accusent d’avoir participé au supposé « sabotage électrique » qui a laissé le pays plusieurs jours sans courant.

Selon l'ONG de défense des droits de l'homme, Foro Penal, 866 personnes sont actuellement détenues pour des raisons politiques au Venezuela et sans jugement pour la plupart.

(et avec agences)

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