Venezuela: début de panique face à la panne d'électricité

La situation devient critique au Venezuela. La quasi-totalité du territoire n’a plus de courant depuis presque trois jours maintenant. Impossible de connaître la raison précise de cette coupure. Le président vénézuélien Nicolas Maduro parle d’un sabotage orchestré par les Etats-Unis. L’opposition rejette de son côté la responsabilité sur le gouvernement qui n’entretiendrait plus le réseau électrique depuis des mois.

Avec notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille

Après presque trois jours de paralysie, la panique commence à se faire sentir chez les Vénézuéliens. Non seulement à cause des pénuries qui s’accumulent, mais aussi à cause de l’insécurité. Des pillages auraient eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche. À Caracas, l’électricité revient de manière très partielle dans certains quartiers, toutes les six ou sept heures, mais cela ne dure jamais très longtemps.

Tous les services sont affectés par cette immense coupure : sans électricité il n’y a plus d’eau, plus d’essence non plus, et presque aucun commerce n’est ouvert.

À cause des pénuries d’argent liquide, il n’est plus possible d’acheter quoi que ce soit car les terminaux bancaires ne fonctionnent plus. La nourriture commence aussi à pourrir car il n’y a plus aucun moyen de la garder au frais.

Des immenses queues s’organisent devant les dernières stations-service encore ouvertes, et devant les rares magasins qui acceptent de vendre quelques produits en dollars. Des rassemblements se forment aussi là où le réseau téléphonique fonctionne encore faiblement.

La situation la plus dramatique concerne les hôpitaux. Le manque d’informations rend tout bilan impossible, mais il est certain qu’il sera lourd, car de nombreux patients ne peuvent plus être soignés.

Autant de facteurs qui alimentent la colère des Vénézuéliens. Des manifestations spontanées éclatent depuis samedi soir dans plusieurs quartiers de la capitale pour exiger le retour de l’électricité.


La compagnie publique vénézuélienne d'électricité Copelec affirme que la capitale est désormais desservie à 40%. La centrale hydroélectrique de Gurri, dans l'Etat de Bolivar dans le sud du pays, responsable de la panne, dessert environ les trois-quarts du pays. Mais cette centrale est loin d'être la seule à être en cause, explique Paula Vasquez, chercheuse au CNRS.

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