Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
La Colombie est depuis 30 ans le premier producteur de cocaïne et un grand consommateur de glyphosate. C’est même un des rares pays au monde à avoir permis les épandages aériens de l’herbicide, sous la pression de Washington.
En 2015, la Cour constitutionnelle ordonnait la suspension de ces épandages, en invoquant le principe de précaution. Problème : les cultures illicites sont depuis reparties à la hausse. Il y avait 48 000 hectares de coca en 2012, il y en a 171 000 aujourd’hui.
C’est d'ailleurs l’argument d’Ivan Duque pour reprendre les épandages. Le président veut disposer de « tous les outils possibles » pour lutter contre la production de drogue qui est très mauvaise pour l’environnement. Et sur ce point tout le monde est d’accord.
Stratégie inefficace
Mais les experts jugent que les tonnes de glyphosate déversées dans les campagnes colombiennes n’ont jamais permis de venir à bout du problème. La guerre contre la drogue, qui fait du paysan cultivateur de coca un ennemi, est vouée à l’échec ; c’est l’ancien président Juan Manuel Santos, Prix Nobel de la paix, qui l’a redit.