Venezuela: la tournée improvisée de Guaido en Amérique latine

La situation est toujours aussi floue au Venezuela. En attendant le retour de Juan Guaidó, la crise se joue à l’international. Ce jeudi la Russie et la Chine ont posé leur véto à une résolution américaine au Conseil de sécurité de l’ONU pour laisser passer l’aide humanitaire. Les Etats-Unis tentent seuls d’augmenter la pression : des nouvelles sanctions ont été annoncées contre des fonctionnaires proches de Nicolas Maduro vendredi 1er mars.

Au Venezuela, l’incertitude règne quant au retour de Juan Guaido, menacé d’arrestation pour avoir outrepassé son interdiction de sortie du territoire. Pour l’instant l’opposant joue la montre en multipliant les rendez-vous avec des chefs d’Etat : au Brésil jeudi, au Paraguay et en Argentine vendredi 1er mars, en Équateur ce samedi et à priori au Pérou dimanche.

Le chef de file de l’opposition vénézuélienne a été reçu vendredi par Mauricio Macri. Le président argentin l’a assuré, comme ses homologues brésilien et paraguayen avant lui, de son soutien face au régime de Nicolás Maduro.

Le dilemme de Guaido

Juan Guaido a de nouveau répété qu’il va revenir au Venezuela, mais il repousse chaque jour l’échéance, rapporte notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille. Non seulement, il est très attendu par ses partisans, mais il l’est aussi par les autorités qui rêvent de lui passer les menottes aux poignets.

Nicolas Maduro l’a dit, Juan Guaido devra répondre à la justice. Depuis fin janvier il a l’interdiction de quitter le territoire dans le cadre d’une enquête préliminaire du Tribunal Suprême de Justice, proche de l’exécutif, ouverte après sa proclamation comme président par intérim.

Dans le même temps, les soutiens internationaux de l’opposant, comme le Groupe de Lima, avertissent le gouvernement vénézuélien qu’une arrestation de Juan Guaido équivaudrait à franchir une ligne rouge. Mais à part multiplier les sanctions économiques, on voit mal ce que pourront faire ces pays qui ont écarté lundi tout usage de la force comme solution à la crise vénézuélienne.

Juan Guaido est face à un dilemme qu’ont traversé tous les leaders de l’opposition avant lui : rester à l’étranger et devenir un opposant en exil coupé des réalités des Vénézuéliens, ou être arrêté et prendre le risque qu’une fois passée l’indignation, tout l’élan populaire qu’il a créé retombe au profit de Nicolas Maduro.

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