Venezuela: contre-concert à la frontière, renforts de la Garde nationale

C’est ce samedi que Juan Guaido, reconnu président par intérim du Venezuela par une cinquantaine de pays veut faire rentrer au Venezuela, à partir de 9h locale, l’aide humanitaire stockée en Colombie. Une aide refusée catégoriquement le président Maduro, qui nie toute crise humanitaire dans son pays et qualifie cette initiative d’ingérence étrangère. Tandis que des renforts ont été envoyés sur place par Caracas, pour protéger la frontière de l'Etat de Tachira qui a été fermée par Caracas, un contre-concert a été organisé en écho à celui de Cucuta, côté colombien.

La garde nationale bolivarienne est de plus en plus présente dans la ville. Plusieurs convois sont arrivés dans la journée de vendredi. Des véhicules anti-émeutes circulent aussi à Ureña et San Antonio, les deux villes frontalières. Là où se trouvent les ponts que l’opposition vénézuélienne a promis de franchir samedi avec ses troupes de volontaires et des camions d’aide humanitaire.

Plusieurs commerces ont choisi de ne pas ouvrir de peur d’affrontements entre militaires des deux pays ou entre les forces armées vénézuéliennes et l’opposition, qui prépare aussi, côté vénézuélien, des actions coup de poings. Quelque 214 représentants d’ONGs sont attendus, avec l’Union des médecins pour le Venezuela, un groupe chargé par Juan Guaido, de réceptionner l’aide humanitaire venue de Colombie.

Deux concerts rivaux

Tandis qu'à Cucuta, côté colombien, un concert caritatif était organisé, à Ureña, de l'autre côté du pont, les autorités vénézueliennes annonçaient un «contre-concert» pour la défense du territoire vénézuélien. Il est prévu pour durer jusqu’à dimanche.

Vendredi soir, lors du pasage de notre envoyée spéciale, Marie Normand, le public était clairsemé, quelques centaines de personnes, mais des bus continuaient d’arriver des quatre coins du pays. De petits groupes de militants du PSUV, le parti du président Maduro, qui ont parfois fait 14 heures de route pour rejoindre cette zone frontalière. « On a voyagé pendant 13 - 14 heures, nous explique un homme. Ce que nous croyons, c’est que notre président Maduro n’est pas seul et que le Venezuela doit être respecté ».

Chacun arrive avec sa banderole, le nom de son Etat, sa municipalité, preuve de son soutien à la ligne gouvernementale. Ils sont déterminés à rester à leur poste à Ureña, devant le pont Tienditas qui sépare les deux pays, jusqu’à ce que la menace soit écartée, la menace étant cette tentative de passage en force de l’aide humanitaire de la Colombie au Venezuela.

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