Avec notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille
Sur le campus de l’Université centrale du Venezuela, au cœur de la capitale, plusieurs jeunes accrochent une grande pancarte sur un bâtiment. « La fac de droit avec l’Assemblée nationale » peut-on lire.
Mariana, 18 ans, y joint quelques dizaines de bouts de papier. « Ce sont les noms des jeunes tués depuis 2017, tous ceux qui sont morts », explique-t-elle.
Derrière elle, son professeur Alejandro Rodriguez observe la scène avec bienveillance. « Ils sont majeurs, ce sont à eux d’assumer leurs opinions, dit-il. Ça ne me paraît pas correct d’interférer dans leurs opinions, je ne détiens pas la vérité. »
En revanche, le professeur assure qu’il n’y a plus beaucoup de chavistes dans l’université, encore moins de soutiens à Nicolas Maduro. Selon Maria, 22 ans, c’est parce que l’université, comme le pays, s’est vidée de sa jeunesse.
« Presque tous mes amis sont partis à cause de l’insécurité, de la violence, tout ça, dit-elle. On nous prive d’avenir ici, c’est difficile. C’est pour ça que nous les jeunes devons lutter pour notre futur et notre liberté. »
Ici, presque tout le monde ira marcher mardi. Certains veulent même s’investir plus, comme Luis, volontaire pour distribuer l’aide humanitaire.
« Quand Guaido a mis en ligne la page pour devenir volontaire, ça a été saturé instantanément, rapporte-t-il. Ici à l’université on est nombreux à s’être inscrit pour aider la logistique, autant sur le terrain que sur les réseaux sociaux. »
Mais comme Luis, la plupart doutent que Nicolas Maduro laisse l’aide passer. Ils espèrent simplement qu’à terme, la pression de la rue le poussera à quitter le pouvoir.
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