Au terme de cette réunion de crise à Ottawa, onze des quatorze pays membres du Groupe de Lima ont demandé dans une déclaration commune aux forces armées vénézuéliennes de « démontrer leur loyauté au président par intérim » Juan Guaido. Ils ont par ailleurs souhaité que la transition démocratique au Venezuela se fasse « rapidement » mais sans violence, ni ingérence étrangère armée.
Les représentants des pays d’Amérique latine, sans la Bolivie, semblent donc appuyer sans réserve Juan Gaido, président autoproclamé par intérim, analyse notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas. Son représentant a même participé à la réunion à laquelle se sont joints des représentants britannique et américain. Situation inédite, deux ambassadeurs vénézuéliens cohabitent donc au Canada, l’un se réclamant de Nicolas Maduro et l’autre du président de l’Assemblée nationale.
Même si la situation reste très tendue au Venezuela, la ministre canadienne des Affaires étrangères a espéré que la transition vers la démocratie s’effectue de façon pacifique. Contrairement au président Trump, les dirigeants canadiens prônent une sortie de crise en douceur.
Justin Trudeau promet 35 millions d'euros d'aide
A l'ouverture de la réunion du Groupe de Lima à Ottawa, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé une aide de 53 millions de dollars canadiens (35 millions d'euros) destinée au peuple vénézuélien. Cette somme va permettre l’achat de nourriture, d’abris, de services de santé essentiellement dans les pays voisins du Venezuela qui accueillent les réfugiés.
« Aujourd'hui, le Canada monte en puissance et annonce (une aide de) 53 millions de dollars pour répondre aux besoins les plus urgents des Vénézuéliens sur le terrain, notamment les près de trois millions de réfugiés », a déclaré Justin Trudeau.
« L'essentiel de ces fonds ira à des partenaires fiables et à des pays voisins, pour les aider à soutenir le Venezuela et les Vénézuéliens », a ajouté Justin Trudeau. « Aujourd'hui, le Groupe de Lima envoie un message de soutien clair au peuple vénézuélien alors qu'il dessine son propre avenir. »
L'opposant vénézuélien Juan Guaido, président par intérim autoproclamé, s'est adressé par message vidéo à la conférence. Il s'est dit impatient de voir organiser « le plus tôt possible une élection libre et équitable pour restaurer la démocratie au Venezuela ». Les Vénézuéliens « sont tout près de recouvrer leur liberté », a-t-il affirmé. Son envoyé spécial à Ottawa, Julio Borges, leader du parti Primero Justicia, a pour sa part estimé devant quelques journalistes que la chute du régime du président Nicolas Maduro serait « l'équivalent de la chute du mur de Berlin pour l'Amérique latine ».
Les représentants de l'opposant vénézuélien Juan Guaido ont annoncé lundi la tenue le 14 février à Washington d'une conférence d'aide humanitaire d'urgence pour le Venezuela. Cette initiative répond aux premières offres d'aide annoncées par plusieurs pays ayant reconnu l'autorité de Juan Guaido.
Une vingtaine pays européens, parmi lesquels l'Espagne, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, ont reconnu lundi Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela après le refus de Nicolas Maduro de convoquer une élection présidentielle malgré un ultimatum européen. La plupart des pays du Groupe de Lima, à l'exception du Mexique, avaient déjà reconnu Juan Guaido la semaine dernière.
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(Avec AFP)