Les difficultés européennes à trouver une position commune au sujet du Venezuela

Les 28 pays membres de l’Union européenne cherchent, depuis cette semaine, à adopter une position commune forte quant à la situation explosive au Venezuela. Ceci semblait être chose faite vendredi 24 janvier 2019, mais les dissensions ont eu raison des efforts de rapprochement entre les 28 capitales de l’UE, entre partisans du renouveau démocratique incarné par le président de l'Assemblée nationale Juan Guaidó, et les tenants de la légitimité du chef de l’Etat Nicolás Maduro.

De multiples déclarations en faveur de l’alternance politique au Venezuela ont été entendues cette semaine à Bruxelles, entre l’appel du président du Parlement européen Antonio Tajani au départ de Nicolás Maduro, et celui de Federica Mogherini, responsable de la diplomatie de l'UE, en faveur de l'Assemblée nationale vénézuélienne et de l'organisation de nouvelles élections.

Pour les Européens, un nouveau vote au Venezuela s’impose. Mais pour appuyer cette demande, les Vingt-Huit divergent à tel point qu’un projet de déclaration commune est pour le moment bloqué, constate notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet.

Les débats à Bruxelles entre les représentants des Etats membres de l’UE avaient pourtant débouché sur un texte commun. Il prévoyait, en l’absence de nouvelles élections, d’étudier « la possibilité de prendre des dispositions », dont la reconnaissance comme président par intérim du président de l’Assemblée nationale Juan Guaidó, qui s'est autoproclamé chef de l'Etat provisoire.

L'Espagne veut des élections rapides

Vendredi, l'Allemagne s'était d'ailleurs dite prête à reconnaître ce président alternatif si des élections libres ne sont pas organisées rapidement. « Le gouvernement allemand se prononce dans le cadre des consultations européennes à venir en faveur d’une reconnaissance de Juan Guaidó en tant que président par intérim au cas où des élections libres ne pourraient être organisées sous peu », a déclaré le porte-parole de la chancelière Merkel en conférence de presse à Berlin.

Mais ce texte adopté à Bruxelles, et qui a été envoyé dans les 28 capitales pour confirmation, l’Espagne n'en a pas voulu. Pour Madrid, s’il n’y a pas de nouvelles élections rapidement, la reconnaissance de M. Guaidó devra être automatique. Position soutenue par plusieurs autres pays, comme la France ou le Royaume-Uni, qui estiment que l'élection de M. Maduro est « illégitime ».

En revanche, le président chaviste bénéficie du soutien politique du Portugal et de la Grèce. Par conséquent, la recherche d’une position commune au sein de l'Union européenne s'apparente à la quadrature du cercle.

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