A la Une : l’attentat meurtrier de Bogota

« Cela faisait plusieurs années que la Colombie n’avait pas connu d’actes terroristes dans ses grandes villes. Depuis hier, l’angoisse est de retour », constate La Vanguardia, qui poursuit : « A Bogota, un attentat a visé les locaux de l’École nationale des cadets de la police, et donc le cœur même de la plus importante institution dans la lutte de l’État contre les organisations insurrectionnelles, les narcotrafiquants et contre toute forme de délinquance et violence qui s’attaque à la tranquillité de la société ».

En effet, écrit El Tiempo, « l’impact de l’explosion d’hier sur la société ne se limite pas à la stupéfaction évidente devant un évènement aussi brutal, mais va bien au-delà ». Cet attentat, estime l’éditorialiste, « fait revivre un traumatisme toujours présent dans l’inconscient collectif. Traumatisme causé par des dizaines d’attaques similaires, toutes commises à la dynamite et en milieu urbain, notamment dans les années 1980 et 1990. Un tel drame oblige la classe politique à marquer une pause dans les habituelles confrontations et tensions et à rappeler avec vigueur l’unité nationale face aux menaces ».

Mais justement, l’unité nationale était de courte durée hier en Colombie. La droite dure a profité du drame pour attaquer, une fois encore, la politique de paix mise en place par le gouvernement précédent. L’ancien président Alvaro Uribe, farouche opposant au processus de paix avec l’ancienne guérilla des FARC, a tweeté hier soir : « Il est grave que pour faire la paix, l’État se soit soumis aux terroristes ». Une opinion partagée par l’éditorialiste du quotidien El Colombiano pour qui « il est faux de dire que la Colombie était en train de laisser définitivement derrière elle les attentats terroristes. Chaque semaine, des guérilleros toujours en activité, des gangs criminels, des trafiquants de drogue arrivent à mettre en œuvre des plans criminels et ceci sur l’ensemble du territoire national. Il n’est donc pas vrai que l’attentat d’hier a rompu une période de tranquillité et d’absence de terreur ». C’est pourquoi le journal réclame que « les autorités de l’Etat colombien honorent leur promesse de rendre justice ».

Sur le sujet du processus de paix, la presse colombienne est tout autant partagée que la société civile. Alors que les uns estiment que le processus de paix a affaibli les institutions du pays ce qui expliquerait, selon eux, la poursuite des activités criminelles de toutes sortes, les autres croient, au contraire, qu’il faut poursuivre sur la lancée. « Pour nous », souligne El Espectador, « cet acte lâche représente une raison supplémentaire pour le pays de poursuivre avec détermination la fin de tous les conflits auxquels nous sommes confrontés depuis des décennies et la recherche de la paix. Et ceci, oui, sans complaisance vis-à-vis du terrorisme qui, justement, prétend anéantir cette recherche ».

Venezuela : les réunions publiques à l’appel de l’opposition se multiplient

En préparation de la grande mobilisation nationale du 23 janvier prochain pour réclamer l’instauration d’un gouvernement de transition et l’organisation d’élections libres, les Vénézuéliens sont de plus en plus nombreux à se rassembler jour après jour dans les villages ou les villes autour de leurs élus, rapporte l’agence Bloomberg. Parfois ces réunions publiques prennent l’allure de véritables manifestations anti-gouvernementales.

Plusieurs milliers de personnes se sont ainsi rassemblées hier à San Cristobal, dans l’État de Tachira, rapporte El Nacional. C’est dans cette ville que le mouvement de protestation des étudiants avait pris son départ en 2014 avant de s’étendre sur l’ensemble du pays et être lourdement réprimé par le gouvernement. Hier, écrit El Universal, les leaders des associations d’étudiants étaient de retour. Debout sur la scène, aux côtés des élus de l’Assemblée nationale, ils ont appelé la population à la mobilisation.

« Cette population qui vit depuis des années sous un régime qui tente de la dominer par la faim, cette population montre de plus en plus de signes d’insoumission », constate de son côté le site d’information Efecto Cocuyo. « Tout dépend maintenant de la capacité de l’opposition à capitaliser sur ce mouvement ».

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