Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Mardi soir, le président des Etats-Unis veut convaincre le public que le mur qu'il a promis lors de la campagne pour lutter contre l'immigration clandestine à la frontière mexicaine est un enjeu crucial pour la sécurité du pays.
Dramatiser, ne rien lâcher, telle est la stratégie adoptée par Donald Trump dans le bras de fer qui l’oppose aux démocrates, et qui a jusqu'ici conduit au blocage et au « shutdown » de l'administration.
Dans le tweet qui annonce son discours à la nation, le président parle de la crise humanitaire et de sécurité nationale à la frontière. Il se rendra d’ailleurs jeudi sur place, en Californie ou au Texas, pour appuyer sa démonstration.
Sans craindre la surenchère, M. Trump déclare régulièrement que des « terroristes » entrent dans le pays par cette frontière, même si cela n’a jamais été prouvé.
Quant aux démocrates, ils dénoncent des mensonges et une instrumentalisation de la peur. Ils estiment que la priorité est de rouvrir l’administration fédérale, et non de bâtir un mur.
Faute d’obtenir du Congrès les 5 milliards de dollars qu’il exige, le président menace depuis plusieurs jours de décréter l’état d’urgence à la frontière, afin de débloquer des fonds en se passant de l’aval des parlementaires.
Mais de nombreux experts doutent de la faisabilité d’une telle mesure. Elle susciterait en tous cas de violentes protestations dans les rangs démocrates, et sûrement une contestation devant les tribunaux.