Avec notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille
A l’instar du Groupe de Lima, réuni vendredi 4 janvier au Pérou, l’Assemblée nationale vénézuélienne, réunie pour élire sa nouvelle présidence, juge que l’élection présidentielle du 20 mai dernier, boycottée par l’opposition et remportée par Nicolás Maduro, n'a pas respecté le cadre de la démocratie.
A peine élu, le nouveau président de la chambre, Juan Guaidó, a déclaré qu’à partir du 10 janvier, le Parlement deviendrait donc la seule représentation légitime du peuple. Il s’est engagé à assurer « la mise en place d’un gouvernement de transition et la convocation d’élections libres ».
« On ne devient pas président en s’accaparant la présidence de la République, dénonce le député Luis Florido. L’élection du 20 mai dernier n’a été ni juste, ni libre, ni représentative. Des partis n’ont pas pu participer. La communauté internationale n’a pas pu superviser le processus. »
« Comme le dit la déclaration du Groupe de Lima, ajoute-t-il, ça n’a pas été une élection qu’on a vu le 20 mai. Donc le 10 janvier, il n’y aura pas de président. Voici le rôle qu’aura désormais l’Assemblée : mettre en place les conditions nécessaires pour qu’il y ait un président véritablement élu. »
Mais ces déclarations et le vote des députés sont avant tout symboliques. Depuis 2017 et l’installation d’une Assemblée nationale constituante acquise au gouvernement, le Parlement a été vidé de ses pouvoirs. Les députés comptent sur la pression internationale pour engager une transition.
Une pression que Caracas rejette d’un revers de main. Pour les autorités chávistes, les déclarations comme celle du Groupe de Lima visent à provoquer un coup d’Etat encouragé par les Etats-Unis. Rien ne semble atteindre le président, qui se prépare à une investiture en grandes pompes jeudi prochain.