Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Lorsqu’il est attaqué, le président répond habituellement avec virulence. Mais cette fois Donald Trump tente plutôt d’adoucir son adversaire. Il rappelle qu’il a gagné la présidentielle contrairement à Mitt Romney et lui suggère de « jouer collectif » avec les républicains plutôt que de devenir un « Flake », en référence au sénateur Jeff Flake, féroce critique du président qui s’apprête à quitter le Sénat.
Dans sa tribune, Mitt Romney n’y a pourtant pas été de main morte : il juge que Donald Trump n’est pas à la hauteur de sa fonction. « Un président doit faire preuve des qualités essentielles d'honnêteté et d'intégrité, élever le débat avec courtoisie. Et c'est dans ce domaine que les carences de l’occupant de la Maison Blanche ont été les plus flagrantes », écrit-il notamment.
Le ton de cette tribune et sa parution à la veille de la rentrée parlementaire a suscité toutes sortes de spéculations : Mitt Romney deux fois candidat malheureux à la Maison Blanche, se prépare-t-il à affronter Donald Trump dans la perspective du scrutin de 2020 ? Ou se contentera-t-il d’incarner la résistance au sein du parti républicain sur les bancs du Sénat ?
Quoi qu’il en soit, le sénateur de l’Utah relaye le malaise de certains élus républicains du Congrès vis-à-vis de Donald Trump. Des réticences longtemps contenues, mais qui ont éclaté au grand jour après l’annonce du retrait des troupes de Syrie.