« Dehors Chavarry », scandaient des milliers de personnes qui ont défilé le soir de la Saint-Sylvestre dans les rues de Lima à l'appel de collectifs de défense des droits de l'homme. Ils exigeaient la démission du procureur général du Pérou. Ce dernier a demandé une protection rapprochée pour lui et sa famille en raison de menaces qu’il dit subir sur les réseaux sociaux.
Ces manifestations ont été déclenchées par la décision de Pedro Gonzalo Chávarry, le 31 décembre au soir de destituer deux procureurs. Ces derniers enquêtaient depuis 6 mois sur une tentaculaire affaire de corruption. L’affaire Odebrecht, nom d’une société de BTP brésilienne, qui a généreusement arrosé la classe politique pendant des années, au Pérou mais aussi dans plusieurs pays voisins.
Chavarry mis en cause par un des procureurs
Pedro Gonzales Chavarry explique ne plus avoir confiance dans l’impartialité de ces deux enquêteurs. Sauf que l’un d’entre eux l’avait mis en cause la semaine dernière. Il l’avait accusé de dissimulation et d’obstruction dans l’enquête contre le groupe Odebrecht et contre la cheffe de l’opposition, Keiko Fujimori. Quatre anciens chefs d’Etats péruviens sont également visés par des enquêtes.
Le nouveau président Martin Vizcarra promet de poursuivre sa lutte contre la corruption et l’impunité. En déplacement au Brésil, il a annoncé qu’il rentrait précipitamment pour se joindre à la protestation.
« Devant ces nouveaux événements, j'ai décidé d'avancer mon retour pour continuer à mener la lutte contre la corruption et l'impunité », a-t-il déclaré sur son compte Twitter. « J'exprime mon énergique condamnation devant la destitution des procureurs chargés des plus importantes investigations sur la corruption », a ajouté Martin Vizcarra.
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