Canada: la responsable de Huawei libérée sous caution

La directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, Wanzhou Meng, a été libérée sous caution à Vancouver mardi 11 décembre, quelques heures après l'arrestation en Chine d'un ancien diplomate canadien.

Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas

Un juge de Vancouver a ordonné mardi 11 décembre la libération sous caution d'une responsable du géant chinois Huawei, Wanzhou Meng, quelques heures après la confirmation de l'arrestation d'un ex-diplomate canadien en Chine, où les autorités avaient menacé Ottawa de représailles.

Arrêtée le 1er décembre à la demande de la justice américaine, Wanzhou Meng, directrice financière du géant chinois des télécoms, est soupçonnée d'une fraude visant à contourner les sanctions américaines contre l'Iran. En pleine crise diplomatique entre Pékin, Ottawa et Washington, le juge canadien a accédé à sa demande de remise en liberté.

Arrestation d’un ex-diplomate canadien en Chine

La veille, le mardi 11 décembre, Ottawa avait confirmé l'arrestation en Chine de Michael Kovrig, un Canadien travaillant pour le centre de réflexion International Crisis Group (ICG). Cet expert de l'Asie du Nord-Est, ancien diplomate à Pékin, Hong Kong et à l'ONU, est actuellement détaché du ministère des Affaires étrangères, sans statut diplomatique ni solde, a indiqué à l'AFP un responsable gouvernemental canadien ayant requis l'anonymat.

« Il y a quelques jours, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères mettait en garde le Canada. Selon lui, ce pays risquait de graves conséquences s’il ne libérait pas Wanzhou Meng. L’arrestation de Michael Kovrig, en Chine, ressemble fort à des représailles », analyse Pascale Guéricolas, notre correspondante à Québec. Cette affaire rappelle l’arrestation d’un couple de Canadiens il y a 4 ans, au moment même où un pirate informatique chinois, résidant au Canada, avait été condamné à 4 ans de prison ». La Canadienne avait pu sortir au bout de six mois. Son mari, lui, avait passé plus de deux ans et demi dans une cellule chinoise, avant d’être expulsé du pays.

Donald Trump pourrait intervenir

Pékin réclame la « libération immédiate » de Wanzhou Meng. Elle devra cependant verser une caution de 10 millions de dollars, rendre ses deux passeports, résider dans l'une de ses deux propriétés de Vancouver, et porter un bracelet électronique.

Les États-Unis ont appelé les autorités chinoises à cesser « toute forme d'arrestations arbitraires ». Dans un entretien à Reuters, le président américain Donald Trump s'est néanmoins déclaré prêt à intervenir dans le cas de Meng pour maintenir les bonnes relations économiques avec Pékin.

La première audience d'extradition a été fixée au 6 février. Les États-Unis devront d'ici là transmettre à la justice canadienne un dossier complet pour leur demande d'extradition.

Partager :