A la Une: «conspiration» ou «collusion» avec la Russie?

Michael Cohen a admis, jeudi 29 novembre 2018, avoir menti au Congrès. Lors d’une audience devant un tribunal fédéral de New York, l’ancien avocat de Donald Trump avoue avoir livré un faux témoignage devant la commission du renseignement du Sénat pour protéger le président américain dans l’enquête sur la collusion présumée de son équipe de campagne avec la Russie en 2016. Ce nouveau rebondissement dans l’enquête du procureur Mueller fait bien sûr la Une de la presse aux Etats-Unis.

Il permet de mieux comprendre l’orientation que prend cette enquête. « Les faits n’établissent pas que Donald Trump a conspiré avec les Russes pour gagner l’élection, consent leNew York Times, mais ils réfutent l’affirmation fréquente et véhémente du président selon laquelle il n’avait rien à voir avec la Russie lorsqu’il briguait la Maison Blanche ». Pour le journal, « les crimes sont réels » et « ce n’est qu’une question de temps avant que même Donald Trump ne puisse plus les balayer d’un revers de manche sur Twitter ».

Pour le conservateur National Review, en revanche, « Mueller a beaucoup de matériel embarrassant sur Trump, mais probablement rien qui ressemble à un crime ». « Plutôt que de mettre fin à l’enquête parce que le crime présumé, la conspiration avec la Russie, ne peut être établi, le procureur Mueller est apparemment déterminé à prouver une “collusion” qui n’est pas un crime, aussi néfaste qu’on puisse la faire paraître ». Mais « une telle preuve de collusion pourrait être dommageable sur le plan politique », reconnait The National Review.

Argentine : le dossier Maldonado refermé

L’information a presque été éclipsée par le G20. La justice fédérale argentine a refermé le dossier Santiago Maldonado. Pour Pagina 12 parle de « seconde mort » pour ce militant retrouvé noyé le 1er août 2017 à la suite d’une violente opération menée par la gendarmerie nationale argentine sur le territoire d’une communauté mapuche. Le jeune homme de 28 ans était arrivé la veille afin d’aider cette communauté à acter en justice pour récupérer des terres tribales. Selon le juge « lui seul a coulé, sans que personne ne s’en aperçoive », après être entré dans la rivière « volontairement ».

Un jugement salué par Clarin, pour qui « l’affaire Maldonado a mis le pays en suspens et exposé la fragilité d’une guerre idéologique persistante face à la simplicité des faits ». Pourtant, note Pagina 12, « le juge n’a pas expliqué ce qui s’est passé [avant la noyade] pendant l’opération de gendarmerie ». La famille de Santiago Maldonado dénonce, quant à elle, des pressions sur le juge.

Au G20, le dossier épineux des Malouines

L’Argentine qui accueille à partir de ce vendredi le G20 en présence de Theresa May. Et c’est important, rappelle La Nacion, car elle est « la première chef du gouvernement britannique à Buenos Aires depuis la guerre des Malouines », ce conflit qui a opposé l’Argentine au Royaume-Uni en 1982. Theresa May aura une réunion bilatérale avec le président Macri, avec lequel elle prévoit de signer un accord pour permettre un vol direct du continent vers les îles Malouines. « Les 3 400 habitants de ces îles, situées à 400 km des côtes argentines et à 12 700 km de Londres, insistent sur le fait que leur souveraineté n’est pas négociable, note Perfil. Mais le Brexit les inquiète : si le Royaume-Uni sort de l’Union européenne sans accord, l’économie des Malouines, très dépendantes de ses exportations de calamar vers l’Europe, pourrait subir un dur revers ».

Mexique : quel bilan pour Enrique Peña Nieto ?

Enrique Peña Nieto, le président mexicain, assiste lui aussi au sommet du G20, « sa dernière tournée de travail à la veille de la fin de son mandat de six ans », écrit Excelsior. Le président mexicain a signé ce vendredi le nouveau traité de l’Atlantique nord avec le Canada et les Etats-Unis, âprement négocié par l’administration Trump. On ne dit plus Alena, mais T-MEC. Quel bilan laissera donc Peña Nieto qui remettra les clés du pouvoir à AMLO demain ? « Lui soutient laisser à son successeur une économie stable et des finances publiques saines, écrit le Huffington Post à Mexico. Cependant, des organisations comme le centre d’analyse et de recherche Fundar démontrent l’échec de sa politique économique et budgétaire, qui a entraîné une aggravation des inégalités, une perte du pouvoir d’achat et une dette publique historique ». 

« L’augmentation des dépenses n’a pas mieux répondu aux besoins de la population la plus vulnérable du pays. Cela est dû en grande partie à des “dépenses disproportionnées” pour des postes tels que la publicité officielle, qui ont dépassé les 60 milliards. Ces fonds fédéraux auraient permis la construction de 500 cliniques de l’Institut mexicain de sécurité sociale, selon le rapport de Fundar ». « Peña finit son mandat avec une cote de popularité de 20,5 », titre El Universal. A la question « quelle fut la plus grande réussite de cette présidence ? », la moitié des sondés répond : « rien ». Quant à la plus grande erreur, 24,5 % évoquent la corruption, que Peña Nieto avait pourtant promis de combattre tout au long de son mandat...

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