A la Une: la vice-présidente du Nicaragua sanctionnée

Les sanctions prises par les Etats-Unis contre des hauts fonctionnaires nicaraguayens font la Une de la presse au Nicaragua. El Nuevo Diario note que Washington a gelé mardi les actifs et les biens du secrétaire particulier du président Ortega et de Rosario Murillo, qui est la vice-présidente du Nicaragua et l’épouse du chef de l’Etat. Le département américain du Trésor interdit désormais aux banques, aux individus et aux sociétés de commercer avec eux. La décision s’inscrit « dans la continuité des ingérences et de l’interventionnisme de la puissance impériale américaine », rétorquent les autorités de Managua.

La Prensa souligne que pour Washington, « la situation au Nicaragua constitue une menace pour la sécurité nationale et la politique extérieure des Etats-Unis ». L’éditorialiste de ce journal est incarcéré depuis samedi dernier. Il est en détention préventive depuis un banal accident de voiture lors duquel un motocycliste a été blessé. Pourtant, d’après le journal, la famille de la victime a accepté de signer un accord à l’amiable, ce que prévoit la loi. Un accord que l’éditorialiste Luis Sánchez Sancho aurait été empêché de signer, selon sa famille, ce qui constitue « une aberration juridique totale », selon la Cenidh, le Centre nicaraguayen des Droits de l’Homme.

L’affaire est aussi évoquée en Une sur le site de Confidencial qui précise que le journaliste est détenu dans une cellule réservée aux délinquants dangereux. Ce média nicaraguayen évoque aussi l’expulsion lundi de la féministe Ana Quirós, originaire du Costa Rica, mais qui a acquis la nationalité nicaraguayenne depuis plus de 20 ans. La semaine dernière, rappelle Confidencial, le régime avait déjà « empêché les activités prévues par le mouvement féministe à l’occasion de la Journée mondiale contre les violences faites aux femmes ».

Une sénatrice américaine perd ses sponsors

C’est l’épilogue des élections de mi-mandat, qui se sont tenues le 6 novembre : les républicains renforcent leur majorité au Sénat (53-47) après la victoire mardi de Cindy Hyde-Smith au Mississippi. Une victoire dont s’est félicité Donald Trump, qui avait fait campagne pour elle lundi dans le Mississippi. Cindy Hyde-Smith est la première femme élue au Congrès dans cet Etat, remarque USA Today - le Vermont étant désormais le seul Etat à n’avoir jamais élu de femme. Cette candidate avait créé la polémique avec ces propos sur les « pendaisons publiques », « dans cet Etat au passé marqué par les discriminations et le lynchage ». Plusieurs entreprises lui avaient d’ailleurs retiré leur soutien par la suite, à l’image de Facebook hier, qui selon The Hill, a demandé le remboursement de 2 500 dollars de dons.

Le Washington Post publie de son côté une interview – rare – de Donald Trump. La réponse du président à une question sur le changement climatique incarne à elle seule ses deux premières années de mandat. Lorsque le journaliste lui demande pourquoi il ne croit pas au rapport que son administration vient de lui remettre, Donald Trump répond : « l’un des problèmes que beaucoup de gens très intelligents comme moi ont, c’est qu’ils ne sont pas nécessairement croyants. Si vous regardez notre air et notre eau, vous constaterez qu’ils ont atteint un niveau de propreté record. Mais quand vous regardez la Chine et certaines parties de l’Asie et l’Amérique du Sud [...] beaucoup d’autres endroits - l’air est incroyablement sale ». Quant aux incendies qui ont ravagé la Californie, ce n’est pas la faute au changement climatique, selon lui. Donald Trump explique qu’il faut simplement, dit Donald Trump, « une meilleure gestion des forêts ».

Californie : le boom des sociétés privées de pompiers

Le Los Angeles Times consacre un long papier aux sociétés privées de pompiers, auxquelles les Californiens sont de plus en plus nombreux à avoir recours. Avec plus de 20 000 maisons détruites par les feux de forêt en deux ans, et des dizaines de morts « le secteur privé de la lutte contre les incendies est en plein essor ». Et cela ne concerne pas que pour les plus aisés : les pompiers privés protègent aussi désormais « les maisons de classe moyenne dans les zones rurales ». « Ces brigades, explique le Los Angeles Times, travaillent indépendamment des pompiers de comté; leur travail consiste à protéger des maisons particulières en vertu de contrats avec des compagnies d’assurance ».

Une douzaine d’assurances font par exemple appel à Wildfire Defense Systems pour protéger les biens de leurs assurés. Lorsque les incendies de Woolsey, Hill et Camp ont éclaté ce mois-ci, l’entreprise a mobilisé « un bataillon qui comprenait 53 camions et plus de 100 pompiers ». « Pour les responsables, les avantages sont évidents : il est moins coûteux d’envoyer des pompiers privés pour sauver une propriété que de remplacer une maison entière et tout ce qui se trouve à l’intérieur ».

Mais cet engouement n’est pas forcément du goût de tout le monde. Ces brigades privées « ont suscité des plaintes de la part des pompiers du comté, explique le journal. Ils affirment qu’ils ne coordonnent pas toujours leurs efforts avec ceux des équipes locales et qu’ils représentent une charge supplémentaire lorsqu’il s’agit d’évacuer les résidents et de combattre un incendie ». « Notre priorité numéro un est toujours la sécurité des personnes », déclare le capitaine d’une brigade du Comté de Ventura. « Quand nous pensons qu’une zone a été évacuée et que des équipes privées sont toujours à l’intérieur, nous devons y retourner et essayer de les faire sortir ».

Jared Kushner décoré par le Mexique

Un mot pour finir d’Enrique Peña Nieto, qui va bientôt quitter la présidence du Mexique. Il veut décorer Jared Kushner de l’Ordre de l’Aigle aztèque, la plus grande distinction que le pays puisse accorder à une personnalité étrangère. Jared Kushner n’est autre que le gendre du président Trump « qui n’a cessé d’insulter les Mexicains ces trois dernières années », souligne Proceso. Le président explique que le conseiller américain est un grand allié du Mexique puisqu’il a contribué à sauver le traité de libre-échange entre les deux pays et le Canada. Mais cette annonce crée la controverse sur les réseaux sociaux. Pour l’écrivain et historien Enrique Krauze « Kushner est le gendre de celui qui a traité les Mexicains de “meurtriers et de violeurs”. Lui donner l’Aigle aztèque est un acte suprême d’humiliation et de lâcheté ». Le tweet a déjà été partagé près de 4000 fois. Julio Astillero, collaborateur du quotidien La Jornada, va même plus loin. Il juge qu’il s’agit d’un « acte de reddition et de trahison à la Patrie ».

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