Mexique: des migrants tentent de forcer la frontière avec les Etats-Unis

La frontière entre Tijuana au Mexique et San Diego aux Etats-Unis est sous pression. Ce dimanche 25 novembre, des centaines de migrants, frustrés par les semaines d’attente obligatoires avant de pouvoir déposer une demande d’asile, ont manifesté devant le poste-frontière. Les Etats Unis et le Mexique sont en discussion sur un accord qui obligerait les migrants à rester encore au Mexique pendant l’examen de leur demande d’asile qui peut prendre des mois.

A Tijuana, des milliers de migrants attendent actuellement de passer aux Etats-Unis. Ce dimanche une manifestation était organisée dans ce sens près du poste frontière fermé par le gouvernement américain. C’est alors que plusieurs centaines de personnes ont décidé de tenter leur chance sans plus attendre. Il leur a tout d’abord fallu contourner la police mexicaine. Celle-ci était débordée par le nombre d’hommes, de femmes et d'enfants courant vers la frontière. Certains ont réussi à escalader une première barrière.

Au total, en quelques minutes, près de 500 personnes se sont engouffrées en courant dans cette brèche. Des hommes pour la plupart, mais aussi des femmes avec enfants, certains en poussette, tous membres de la fameuse caravane partie d'Amérique en octobre pour demander l'asile politique aux Etats Unis, relate notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve.

Pour contrer la foule, les gardes frontières américains ont alors tiré du gaz lacrymogène sur les premiers arrivants. Le vent aurait poussé le gaz vers le reste de la manifestation. Les familles ont dû rebrousser chemin, escortées par la police mexicaine qui leur a demandé de retourner dans le stade où elles sont actuellement hébergées.

Un accord entre les Etats-Unis et le Mexique ?

Aujourd'hui, la grande majorité, environ 80%, des migrants d'Amérique centrale qui se présentent à la frontière obtiennent le droit d'entrer aux Etats-Unis, et c'est là-bas qu'ils attendent qu'un juge leur accorde ou non le droit d'asile, rapporte notre correspondante à Mexico, Alix Hardy. Donald Trump cherche depuis longtemps à modifier cette politique qu’il juge trop permissive. Le président américain voudrait que les demandeurs d’asile restent au Mexique durant toute la durée d’examen de leur dossier qui peut prendre de mois voire des années.

Samedi 24 novembre, coup de tonnerre, le Washington Post annonçait, en citant la future ministre de l’Intérieur mexicaine Olga Sanchez, que le Mexique avait validé cet accord. La future ministre a ensuite publié un étrange communiqué dans lequel elle n’a ni confirmé ni démenti son approbation.

Un flou artistique autour d’une décision qui, si elle est confirmée, serait une concession importante du nouveau gouvernement mexicain aux Etats-Unis. L’accord poserait un défi majeur aux villes frontalières mexicaines où s’accumuleraient les demandeurs d’asile et surtout aux migrants eux-mêmes, immobilisés de manière précaire dans des zones gangrénées par le narcotrafic.

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