Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Ambiance tendue et paranoïa à son comble au tribunal de Brooklyn. El Chapo a beau être derrière les barreaux, il continue d'inspirer la crainte.
Deux des jurés sélectionnés se sont désistés, terrorisés par les mesures de sécurité imposées aux 12 citoyens qui devront décider du sort de celui que la justice américaine présente comme le plus dangereux des trafiquants de drogue au monde.
Dans la salle du tribunal, la femme d'El Chapo, une ancienne reine de beauté qui s'est vue refuser le droit d'étreindre son mari qu'elle revoyait pour la première fois depuis 2016.
La parole est alors au procureur qui décrit un Joaquin Guzman qui démarre très modestement dans les années 1970 en vendant de la marijuana à Mexico avant de construire son empire de plusieurs milliards de dollars grâce à des tunnels percés entre les Etats-Unis et le Mexique pour faire passer la drogue.
Puis c'est au tour des avocats de l'accusé de s'exprimer et ils lâchent une petite bombe : si le cartel de Sinaloa a autant prospéré c'est grâce aux président Peña Nieto et son prédécesseur qui ont fermé les yeux en échange de pots-de-vin de plusieurs centaines de millions de dollars assurent-ils. Leur stratégie de défense est claire : El Chapo n'est qu'un exécutant qui paie pour tous les autres.
Le président mexicain dément
« Le gouvernement de Enrique Peña Nieto a poursuivi, capturé et extradé le criminel Joaquin Guzman Loera. Les affirmations attribuées à son avocat sont complètement fausses et diffamatoires », a réagi sur Twitter Eduardo Sanchez, le porte-parole de la présidence mexicaine.
L'ex-chef d'Etat mexicain Felipe Calderon a lui aussi démenti ces accusations.
« Les déclarations de l'avocat de Joaquin Guzman, alias El Chapo, sont totalement fausses et irresponsables. » a déclaré sur Twitter l'ancien président mexicain Felipe Calderon, qui a dirigé le pays de 2006 à 2012.