Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Ils étaient des milliers à arpenter Copacabana, tous vêtus de jaune et vert, les couleurs du Brésil, désormais celles des partisans de Jair Bolsonaro. Dans la foule, de très nombreuses familles. Comme celle de Lais, femme au foyer, accompagnée de ses deux filles et de son mari ingénieur. « Bolsonaro est le seul qui puisse réparer ce pays, dit-elle, parce que le Parti des travailleurs a tout détruit. Il faut tout changer. Bien sûr, Bolsonaro commet des excès, mais les autres aussi ! Ils envoient des fake news, des mensonges pour salir injustement Bolsonaro. »
Sa fille Patrizia, 28 ans, appuie elle aussi l’extrême droite. Cette styliste de mode réclame des peines plus sévères pour les délinquants. Elle défend Jair Bolsonaro, connu pourtant pour ses positions machistes et misogynes : « Bien sûr, qu’il fait des blagues machistes de temps en temps, mais c’est très léger. Tout le monde en fait : c’est normal ici au Brésil. Mais Bolsonaro n’est pas du tout machiste. Il ne me fait pas peur. Au contraire : comme lui, je suis en faveur de la castration chimique pour les violeurs et leur emprisonnement systématique. Pour moi, c’est Bolsonaro qui défend les femmes, pas la gauche. »
Dans la foule, de très nombreux manifestants habillés en militaires, nostalgiques de la dictature. Tous en sont convaincus : Jair Bolsonaro l’emportera haut la main dimanche prochain.