Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Au Brésil, plusieurs entreprises privées seraient impliquées dans la manipulation d'électeurs à grande échelle. Elles auraient appuyé indirectement la campagne du candidat d'extrême droite à la présidentielle Jair Bolsonaro en finançant l'envoi de centaines de milliers de messages, via la messagerie Whatsapp, très populaire au Brésil. Le quotidien Folha de São Paulo a révélé l'affaire.
Ces envois massifs de messages, souvent des « fake news », auraient été vendus pour plusieurs millions d'euros par des agences de stratégie digitale. Cette communication politique, financée par des entreprises privées, est interdite durant une campagne électorale au Brésil.
Inéligibilité
Suite au scandale, le Parti des Travailleurs (PT) de Fernando Haddad, l'héritier de l'ex-président Lula, a contre-attaqué. Il a engagé une action en justice contre Jair Bolsonaro et les entreprises suspectées auprès du Tribunal supérieur électoral. Le candidat d'extrême droite a désormais cinq jours pour répondre au juge.
Fernando Haddad a demandé au tribunal de déclarer l'inéligibilité de Jair Bolsonaro. Le président de son parti a démenti ces accusations. La multinationale Whatsapp a réagit en supprimant plusieurs comptes suspectés de disséminer de fausses informations.
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