Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Nicolas Maduro a commencé à parler du petro il y a des mois, en décembre dernier. Pourtant, aujourd'hui encore, beaucoup de Vénézuéliens comme José se disent complètement perdus face à cette monnaie digitale. « Je n'y comprends rien et je suis incapable d'expliquer comment ça marche, dit-il. La communication sur le petro laisse à désirer, ils n'expliquent pas bien en quoi cela consiste. Je n'ai pas compris comment on va l'utiliser ni quel bénéfice on va pouvoir en tirer. Sincèrement, je ne sais pas quoi en dire ! »
Et parmi ceux qui ont entendu son arrivée sur le marché ce lundi comme monnaie d'échange commercial, les avis sont partagés. « Chaviste depuis toujours », Lorenzo défend le petro à 100% : « Cette monnaie qu'ils ont inventée pour contrer la guerre économique menée contre notre pays est une très bonne stratégie. L'indexation d'une monnaie sur tant de ressources pétrolières, il n'y a presque aucun pays du monde qui peut l'avoir. Le petro va être la monnaie forte du Venezuela. »
Mais beaucoup d'autres comme Simon n'y croient pas. « Je considère qu'il y a des choses plus importantes. Pour moi, la priorité des priorités, c'est de stabiliser l'économie, et ce n'est pas avec le petro qu'on va y arriver. Il faut aussi lutter contre l'inflation. Mais l'inflation ne va pas baisser avec ça. L'inflation, on peut la faire baisser par une forte production, et s'il existe la libre concurrence, comme c'était le cas avant au Venezuela. Voilà les priorités pour moi ! »
De leur côté, beaucoup d'experts doutent du succès du petro, dont la crédibilité est d'emblée minée par les graves déséquilibres économiques qui secouent le pays.