Avec notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas
Il y a quelques semaines, la ministre canadienne des Affaires étrangères avait critiqué l’arrestation et l’emprisonnement de plusieurs activistes féministes dans les prisons saoudiennes. Suite à ces remarques, l’Arabie saoudite avait suspendu ses vols commerciaux vers Toronto et demandé à ses étudiants de quitter le pays.
Mais en dépit de cette sévère crise diplomatique, le Cirque du Soleil s’est produit pour la première fois dans le royaume saoudien avec 80 artistes tant féminins que masculins ce dimanche. La compagnie québécoise a cependant dû ajuster ses costumes. Pas question en effet qu’on puisse apercevoir un bout de peau des contorsionnistes, des clowns ou des jongleurs durant la représentation.
Le prince héritier Mohamed Ben Salman a lui-même invité le Cirque du Soleil à se produire en avril dernier alors qu’il visitait les Etats-Unis. Manifestement, cette commande a triomphé du climat plutôt tendu entre les deux pays cet été. À moins que ce spectacle ne témoigne d’un certain retour à la normale dans les relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et le Canada.
Les choses s’améliorent aussi un peu pour les étudiants en médecine saoudiens. Fin août, ils ont appris par une note assez sibylline du bureau saoudien des études au Canada qu’ils pourraient terminer leur internat dans ce pays. Au plus fort de la crise, Riyad avait exigé leur départ immédiat des universités canadiennes.