Avec notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve
Mal à l’aise dans l’exercice, s'excusant de sa timidité, Jack Dorsey passait pour la première fois sur le grill du Sénat américain mercredi à Washington. Ordre du jour : les ingérences étrangères sur sa plateforme pendant la campagne 2016.
Devant la commission du Renseignement, le patron de Twitter fait son mea culpa : « Nous ne sommes pas fiers », dit-il. « Nous n’étions pas préparés et pas équipés face à l’immensité des problèmes que nous avons découverts. »
En cause, la possible ingérence de Moscou mise en évidence par les enquêtes du Sénat américain et du procureur spécial Robert Mueller, avec la création de milliers de faux comptes menant une campagne hostile contre Hillary Clinton.
Assise aux côtés de Jack Dorsey : Sheryl Sandberg, numéro deux de Mark Zuckerberg, qui fait elle aussi amende honorable. « Nous avons été trop lents à agir », explique la directrice des opérations du groupe Facebook.
Accusations de partialité
A l’approche des élections de mi-mandat américaines, en novembre prochain, Facebook et Twitter assurent avoir fait le ménage, en supprimant des milliers de comptes étrangers diffusant de fausses nouvelles.
La journée fut particulièrement longue pour le PGD de Twitter, auditionné dans l’après-midi par la Chambre des représentants après les récentes accusations de partialité du commander in chief Donald Trump.
Le président américain reproche à son réseau social favori d’évincer les médias conservateurs qui lui sont favorables. Ce mercredi, le ministre de la Justice a d'ailleurs annoncé discuter d’éventuelles poursuites avec des procureurs fédéraux.
Résultat de cette journée d'auditions pour les deux réseaux sociaux les plus connus du monde : à Wall Street, le groupe Facebook perdait plus de 2%. Quant au groupe Twitter, il perdait plus de 6% de sa valeur.