Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
L’actrice australienne Cate Blanchett s’est rendue en mars dernier dans des camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh. L’ambassadrice de bonne volonté du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a recueilli les témoignages poignants de jeunes filles, ou de grands-mères, et peut-être que sa voix peut davantage porter que celle des diplomates traditionnels.
« Tous ensemble, nous devons changer le futur de Lena, de Yussef, de Gul Zahar, et de tous les Rohingyas vivant en Birmanie, au Bangladesh ou ailleurs. Il n’y a pas de raccourci, pas d’alternative… Nous avons échoué à aider les Rohingyas par le passé, ne recommençons pas », exhorte-t-elle.
La communauté internationale semble avoir mis du temps à mesurer l’ampleur du drame. L'aide humanitaire continue de ne couvrir qu'un tiers des besoins seulement.
Mais ce mardi encore, rares sont les ambassadeurs à avoir osé reprendre le terme de « génocide », pourtant utilisé dans le rapport publié la veille.
António Guterres, secrétaire général de l'ONU, est resté évasif sur les suites à donner à ces accusations contre les militaires birmans.
« Je pense que les conclusions et les recommandations de ce rapport méritent une attention sérieuse de la part de toutes les composantes des Nations unies. Une véritable coopération internationale sera essentielle pour garantir que les mécanismes de justice soient crédibles, transparents, impartiaux, indépendants et en adéquation avec les obligations de la Birmanie envers la loi internationale », estime le numéro un des Nations unies.
L'ambassadeur birman a quant à lui dénoncé la partialité du rapport et insisté sur la mise en place par son pays d’une commission indépendante censée enquêter depuis cette semaine sur les exactions, et Zaw Htay, porte-parole du gouvernement, dénonce les « fausses allégatoins des agences de l'ONU ».