Equateur: l'Eglise s'indigne du traitement réservé aux migrants vénézuéliens

Face à l'afflux incontrôlable de migrants vénézuéliens, qui sont des milliers à se présenter chaque jour à la frontière nord, le gouvernement équatorien leur a récemment demandé de présenter un passeport pour pouvoir entrer dans le pays. Les quelques exceptions prévues, par exemple pour les enfants accompagnés, n'ont pas satisfait de nombreuses ONG et l'Eglise catholique.

Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson

C'est le président de la conférence épiscopale lui-même qui a tenu à lire le message dirigé directement au président de la République. Monseigneur Eugenio Arrellano l'a fait, entouré de nombreuses ONG et de la Défenseur du peuple.

« Les organisations ici réunies demandent au président de la République de donner l'ordre au ministère des Affaires étrangères d'agir afin de supprimer tous les décrets et règlements qui bloquent actuellement des milliers de migrants vénézuéliens aux frontières de la Colombie, de l'Equateur et du Pérou. Nous demandons notamment la suppression de l'obligation de présenter un passeport car les migrants resteront bloqués ou dans l'illégalité s'ils n'ont pas de visa d'entrée. »

Le président de la Conférence épiscopale a reconnu que l'Equateur vit une crise économique sévère qui complique l'accueil solidaire de migrants qui sont aujourd'hui près de 200 000 dans le pays.

« Quand les migrants sont une minorité peu nombreuse, le pays qui les reçoit les voit comme une richesse, poursuit Mgr Arrellano. Ils occupent généralement les emplois les plus modestes, les moins bien rémunérés et ne sont pas vus comme un problème. C'est quand la population migrante augmente qu'elle est vécue par les locaux comme une menace inconsciente. »

L'Eglise catholique a demandé à la population et aux média de s'unir contre les réactions xénophobes qui se font jour en Equateur.

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