Avec notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve
Sur près de 500 pages, l’enquête du grand jury décrit en détails les accusations d’abus, d’attouchements sexuels et de viols contre plus de 300 prêtres qualifiés de « prédateurs » sur près d’un millier d’enfants. Des garçons pour la plupart mais aussi des filles, des adolescents pré-pubères ou parfois âgés de 18 mois... et presque tous adultes aujourd’hui.
Autant de victimes identifiées sur six diocèses de Pennsylvanie et enregistrées sur les registres de l’administration catholique elle-même. Car l’enquête menée pendant 24 mois par ce jury populaire dénonce aussi la façon dont l’Eglise a couvert ces accusations en Pennsylvanie, rendant ainsi leur répétition possible pendant des décennies. Afin d’éviter le scandale, certains de ces prêtres ont même été promus.
Des noms rendus publics sur internet
Un travail « déchirant », écrivent des grand jurés, qui confessent leur « dégoût » face à la prescription de la plupart de ces crimes présumés commis avant les années 2000.
Incapables de poursuivre, ils décident donc de publier sur internet leur enquête avec les noms de ces prêtres « parce que, jugent-ils, les victimes le méritent ».
Au final, seuls deux prêtres sont inculpés : l’un accusé de fellation forcée sur un enfant de 7 ans, l’autre pour avoir régulièrement agressé sexuellement deux garçons pendant des années.
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