Inoxydable, Lula. Il a 72 ans, il dort en prison depuis le mois d'avril englué dans une affaire de corruption et pourtant c'est le plus populaire des hommes politiques brésiliens.
Personne n'a oublié ses deux mandats. L'âge d'or des années 2000 quand le Brésil tournait à 4% de croissance économique et que le président Lula gagnait le titre de président des pauvres.
Aujourd'hui, c'est de l'histoire ancienne. Oui, le Parti des travailleurs l'a désigné candidat, mais que va dire la justice ? Il a fait appel de sa condamnation pour corruption, ça ne veut pas dire qu'il sera blanchi.
Si ce n'est pas Lula, il va falloir que son parti fasse émerger une personnalité. Un homme ou une femme capable de surfer sur la vague des sondages qui donnent le Parti des travailleurs en tête à tous les coups. On en saura plus dans quelques jours quand sera dévoilé le nom de son colistier. Jusqu'ici, rien n'a filtré et le scrutin présidentiel au Brésil, prévu en octobre, semble plus ouvert que jamais.
■ Une façon « d'affronter un système pourri »
La sénatrice Gleisi Hoffmann, qui dirige le Parti des travailleurs, a officialisé la candidature de Luiz Inacio Lula da Silva ce samedi lors de la convention du parti à Sao Paulo.
« Durant ces mois de détention de Lula, chacun d’entre nous l’a gardé vivant. Même s’ils veulent que Lula ne soit pas candidat, il est resté dans l’esprit et le cœur du peuple brésilien. Aujourd’hui, en cette journée historique de la convention du PT, nous annonçons au Brésil que Lula est notre candidat. Et nous allons présenter sa candidature, dans les bras du peuple, le 15 août à Brasilia. Maintenir sa candidature, c’est notre plus grande action pour affronter ce système pourri et une partie de la Justice qui ne fait que poursuivre Lula. Ils ne vont pas réussir à l’écarter du jeu. Ils ont bien essayé de le rendre invisible, de l’éloigner des discussions politiques. Mais il n’existe pas de politique au Brésil sans parler de Lula et sans parler du PT. »