Avec notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve
C’est un simple jardinier municipal qui fait trembler le géant Monsanto. Tout commence avec la plainte il y a deux ans de cet homme de 46 ans, actuellement en phase terminale d’un cancer. Le procès a d’ailleurs été accéléré en raison de son état de santé.
Entre 2012 et 2014, Dewayne Johnson a répandu du Roundup dans les jardins scolaires d’une petite ville près de San Francisco. « Ce cancer ce n’est pas la faute à pas de chance », disent ses avocats, mais bien celle de ce pesticide. Ils veulent prouver que le désherbant le plus utilisé au monde depuis 40 ans est cancérigène mais aussi que son producteur Monsanto en a volontairement caché la dangerosité.
Le glyphosate au coeur du procès
Les débats qui se sont ouverts ce lundi s’annoncent donc techniques. Car le Roundup contient du glyphosate, mais le caractère cancérigène de cet ingrédient fait encore débat aux Etats-Unis. Les études scientifiques ne sont pas unanimes, la législation non plus.
Pour la Californie, le glyphosate est un produit cancérigène, mais pas pour l’agence américaine de l’environnement. A San Francisco, le procès doit en tout cas durer trois semaines. Dewayne Johnson compte demander plusieurs millions de dollars de dommages et intérêts et s’il gagne, des centaines voire des milliers d’autres malades espèrent également faire payer Monsanto.