A la Une: la séparation des enfants et de leurs parents aux Etats-Unis

Comme d’autres quotidiens, le journal mexicain Diario de Yucatan publie des photos d’un centre d’accueil pour les enfants, des photos officielles réalisées par l’office américain des douanes. On y voit des enfants enfermés dans des cages, « cela me rappelle la façon dont mon père traitait notre chien », explique un journaliste américain qui a pu visiter l’un des centres, des propos cités par le Diario de Yucatan. L’enregistrement des enfants qui pleurent est largement partagé sur les sites mexicains comme Animal Politico par exemple. De nombreuses organisations de défense des droits humains ont demandé au président Donald Trump d’arrêter cette pratique cruelle, rappelle le journal El Universal qui s’interroge : « que fait le gouvernement mexicain ? Pour l’instant, on ne l’entend pas ! »

Une personne que l’on a bien entendue hier, c’était la ministre de la Sécurité intérieure, Kirstjen Nielsen. Dans une conférence de presse elle a justifié cette politique et récusé l’argument d’un traitement inhumain.

Kirstjen Nielsen, le visage de la politique d’immigration de Donald Trump

Les propos de Kirstjen Nielsen ont suscité l’indignation.Ils ont fait l’objet de commentaires acerbes dans les émissions de divertissements, les fameux « late night shows ». Stephen Colbert par exemple s’est interrogé sur le nom de la ministre, rappelant qu’elle a elle aussi visiblement des origines étrangères. « Des enfants enfermés dans des cages ne sont pas traités de manière inhumaine », voilà l’essence des propos de la ministre, ils sont en Une du site Mother Jones. Le site qui a fait aussi du factchecking. Nielsen a affirmé que ce n’était pas possible légalement d’emprisonner ou de transférer des familles entières venues illégalement aux Etats-Unis. C’est faux, écrit Mother Jones, le ministère de l’Intérieur peut évidemment libérer et transférer des parents ou des familles. Pour un autre site d’information, Politico, Kirstjen Nielsen est devenue malgré elle le visage de cette politique de séparation défendue par Donald Trump. Malgré elle, car en interne, elle est connue pour adopter des positions plus modérées sur l’immigration.

Une politique « immorale »

Le New York Times aussi se montre choqué par le traitement réservé aux enfants. « Depuis quand le fait de mettre des enfants dans une cage fait partie de la politique », s’interroge le journal. Une politique qualifiée d’immorale par le New York Times qui s’offusque également de l’argument utilisé par le président Donald Trump, selon lequel tout cela ce serait la faute de l’opposition démocrate. « C’est comme si un mari violent qui bat sa femme lui disait: pourquoi tu me fais agir ainsi? Si tu te comportais d’une autre façon, les choses iraient beaucoup mieux », juge le New York Times. Dans un autre article le journal raconte comment les opinions autrefois marginales défendues par les faucons comme le ministre de la Justice Jeff Session sont devenues la politique officielle des Etats-Unis.

Une politique officielle certes, mais de plus en plus critiquée y compris par certains partisans de Donald Trump, notamment les évangélistes. C’est à lire dans Mother Jones. « Même pour évangélistes, c’est trop », écrit le site d’information. Certains dirigeants religieux se sont élevés contre les propos du ministre de la Justice Jeff Sessions qui avait cité la Bible pour défendre la séparation des enfants de leurs parents. Plusieurs dirigeants religieux ont écrit une lettre au président, lui faisant part de leur conviction que famille est le noyau dur de la société et qu’une séparation aura des conséquences traumatisantes pour les enfants. Dans une interview avec la chaîne CNN, un autre pasteur, jusqu’à présent fervent partisan de Donald Trump a également critiqué la politique d’immigration du gouvernement

Trump et Merkel, deux visions d’immigration

La politique migratoire, c’est aussi à la Une du journal brésilien O Globo qui fait une comparaison entre les positions du président américain et celles adoptées par la chancelière allemande Angela Merkel. Ils ont choisi deux politiques diamétralement opposées et sont critiqués pour leurs choix, écrit le journal. Ce sont également les deux pays qui ont accepté l’année dernière le plus de demandes d’asile, selon le dernier rapport de l’ONU, 1,4 million pour l’Allemagne et 760 000 pour les Etats-Unis.

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