Brésil: l'Etat s'implique de nouveau dans les affaires de Petrobras

Au Brésil, les routiers qui ont bloqué le pays pendant 10 jours pour protester contre la politique des prix des carburants, ont salué la démission hier de Pedro Parente, le directeur de l’entreprise pétrolière publique Petrobras. Il était l'artisan de la politique d'autonomie tarifaire du groupe qui consistait à aligner les prix du carburant sur les cours mondiaux. Avec pour conséquence désastreuse, une forte volatilité des prix, qui a entraîné les grèves. Désormais, l'État est de retour. Il a promis pendant six mois de réduire le prix du diesel en remboursant la différence à Petrobras.

Selon la presse brésilienne, Ivan Monteiro, le directeur financier du groupe, deviendrait directeur général à la place de Pedro Parente, dont la position était devenue intenable.

Nouveau mécanisme de fixation des prix du diesel

Décrit comme un technicien très rigoureux, Ivan Monteiro est censé mettre en place le nouveau mécanisme de fixation du prix du diesel, qui pendant six mois doit alléger le fardeau des Brésiliens.

Ce mécanisme consisterait pour l'État à payer à Petrobras la différence entre un prix de référence, lié au cours mondial du brut, et le prix de vente sur le marché brésilien. Une facture estimée pour le gouvernement à 2,2 milliards d’euros.

Le président brésilien, le très impopulaire Michel Temer l'assure  l'Etat ne veut pas influer sur la politique de fixation des prix de Petrobras. Mais d'après les journaux brésiliens, le nouveau mécanisme voulu par le gouvernement remet en cause de fait l'autonomie tarifaire dont jouissait Petrobras depuis 2016 et qui a tant concouru à sa santé financière.

Le départ de Pedro Parente mal perçu

D'ailleurs, les marchés financiers ont très mal perçu le départ de Pedro Parente, crédité pour avoir redressé les comptes de l'entreprise publique qui, à son arrivée, était fortemeent endettée et minée par les affaires de corruption.

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