Argentine: la diaspora vénézuélienne réclame «Justice pour le Venezuela»

Ce dimanche 20 mai avait lieu l'élection présidentielle anticipée au Venezuela. Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013, a été réélu à la tête du pays à l'issue d'un scrutin qui a connu un taux record d'abstention. Un scrutin que l'opposition avait appelé à boycotter. A l'étranger, l'importante diaspora vénézuélienne était également mobilisée ce dimanche comme à Buenos Aires où des centaines de Vénézuéliens se sont rassemblés pour réclamer «Justice pour le Venezuela».

avec notre correspondnate à Buenos Aires, Aude Aude Villiers-Moriamé

«Justicia para Venezuela», c'est le slogan que reprennent les Vénézuéliens qui manifestent ce dimanche devant la faculté de droit de Buenos Aires. Beaucoup tiennent à la main de grands drapeaux jaune, bleu et rouge, les couleurs du Venezuela, comme Elena, journaliste qui vit en Argentine depuis déjà huit ans :

« Quand je suis arrivée ici, on était très peu, mais depuis l'an dernier, la quantité de Vénézuéliens qui arrive est très impressionnante. La mobilisation vise à montrer que nous les Vénézuéliens de l'étranger nous ne sommes pas d'accord avec le processus électoral et que nous voulons choisir librement ceux qui nous gouvernent ».

Elena n'a pas voté ce dimanche, tout comme l'immense majorité des Vénézuéliens de Buenos Aires. José Ignacio, avocat d'une cinquantaine d'années, s'est lui installé dans la capitale argentine en 2016. « C'est la première fois dans l'histoire que tant de Vénézuéliens quittent le pays, nous explique t-il. On dit que la migration est un référendum qui se vote avec les pieds. Il suffit de voir le nombre de personnes qui ont abandonné le Venezuela pour comprendre que le régime de Maduro n'est ni accepté, ni apprécié, et encore moins légitime ».

L'an dernier, plus de 30 000 Vénézuéliens ont immigré en Argentine. En février 2018 les formalités administratives pour faciliter leur admission ont été d'ailleurs assouplies. A l'échelle mondiale, ils seraient près de 4 millions à avoir quitté le pays depuis le début de la crise, en 2014.

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