Jose Luis Zapatero, Enrico Letta, François Hollande... Au total, cinq anciens chefs de gouvernement espagnol, belge, italien et un président français manifestent leur soutien à Lula dans unetribune au Monde publiée ce jeudi. L'ex-chef de l'Etat brésilien y est qualifié « d'ardent artisan de la réduction des inégalités au Brésil, de défenseur des pauvres de son pays ». Rien n'est dit en revanche des faits qui lui sont reprochés par la justice, à savoir l'acceptation de pots-de-vin de la part d'une compagnie de BTP qui cherchait à obtenir des contrats.
« La lutte légitime et nécessaire contre la corruption ne peut justifier une opération qui remettrait en cause les principes de la démocratie et le droit des peuples à choisir ses gouvernants », poursuivent les signataires de la tribune. Pour eux, Lula doit pouvoir se présenter à la présidentielle d'octobre et se présenter libre.
Brasilia dénonce un geste chargé de préjugés, arrogant et anachronique
Le chef de la diplomatie brésilienne a répondu avec véhémence à ce texte. Pour lui, cette initiative est « un geste chargé de préjugés, arrogant et anachronique ». Le geste de personnalités qui, ayant perdu de l'audience chez elles, se sont arrogé le droit de donner des leçons sur le fonctionnement du système judiciaire brésilien.
La tribune des anciens dirigeants européens vient en appuyer une autre, signée par Lula et également publiée dans Le Monde de ce jeudi. L'ex-président brésilien, se dit victime d'une farce judiciaire après son incarcération pour corruption au mois d'avril. « En tant que président, j'ai défendu, par tous les moyens, la lutte contre la corruption et je n'accepte pas qu'on m'impute ce type de crime par le biais d'une farce judiciaire », écrit-il. Il réclame une élection présidentielle « démocratique », avec « toutes les forces politiques », dont la sienne.
Luiz Inacio Lula da Silva, 72 ans, a été condamné en appel à 12 ans et un mois de prison pour corruption et a commencé à purger sa peine début avril à Curitiba (sud). L'ancien président brésilien clame haut et fort son innocence, et dénonce l'absence de preuves. Alors qu'il est en tête des intentions de vote pour la présidentielle d'octobre, la loi brésilienne lui interdit en théorie de se présenter à cause de sa condamnation, bien que des recours soient encore possibles.