Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
El Valle, quartier pauvre au sud de Caracas. Alejandra fait partie des 400 à 500 personnes venues écouter Javier Bertucci en meeting. Elle le soutient depuis qu'il a annoncé sa candidature car pour elle, il est le seul à incarner « le changement ».
Et elle n'est pas la seule. Le pasteur évangélique, dont le nom est apparu dans le scandale d'évasion fiscale révélé par la presse des « Panama Papers » en 2016 - accusation que lui rejette - grimpe dans les intentions de vote des Vénézuéliens. Selon un récent sondage de l'institut Delphos, le candidat rassemble 19 % des intentions de vote parmi les électeurs vraiment sûrs de voter... à cinq points seulement d'Henri Falcon.
« Je suis sûre de voter pour lui, les yeux fermés, martèle elle aussi Alejandra. Je suis venue car c'est ma manière de le soutenir. Il me plaît parce qu'il n'a absolument aucun lien avec le gouvernement. Et parce qu'il représente l'espoir ! Je ne suis pas évangélique mais ce n'est pas un problème pour moi qu'il le soit : ce qui est important, c'est qu'il ait de bons principes et qu'ils les transmettent aux familles vénézuéliennes car nous en avons besoin en ce moment. »
Encore de nombreux déplacements
Ils étaient cependant plus nombreux à attendre pour manger une des soupes distribuées par l'équipe du candidat à quelques mètres de l'estrade.
Une gamelle à la main, Sonia attend avec son fils de cinq ans. « Je fais la queue pour la soupe parce que j'ai faim, explique-t-elle. Pour moi, il fait ça par humanisme, pas par populisme. Parce qu'avant de se lancer en politique, il a fait ça pendant 10 ans : distribuer des soupes aux gens le plus dans le besoin. Et ici, personne ne m'a demandé si j'étais sympathisante ou pas de Bertucci. Je pense que Javier Bertucci est la personne qu'il nous faut et je vais demander à Dieu qu'il gagne pour que la situation s'améliore ! »
Javier Bertucci a promis de multiplier les déplacements d'ici la fin de campagne prévue ce jeudi.