Avec notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve
La polémique commence avec l'opposition de John McCain à la nomination de la candidate de Donald Trump pour diriger la CIA. En 2002, Gina Haspel a en effet supervisé la torture de détenus d'al-Qaïda et le sénateur républicain est viscéralement opposé à son usage pour avoir lui-même été torturé quand il était prisonnier au Vietnam. Or pour valider Gina Haspel, sa voix compte, les républicains disposent d'une courte majorité au Sénat. Un journaliste interroge donc sur ce point une membre de l'équipe de communication de Donald Trump.
La réponse fuse : ce n'est pas grave, « il est en train de mourir de toute façon. ». Hospitalisé, John McCain est en effet en phase terminale d'un cancer.
Aux Etats-Unis, la phrase ne passe pas d'autant que le sénateur de l'Arizona, vétéran de la politique américaine, héros de la guerre du Vietnam, est l'une des personnalités les plus respectées du champ politique. A la télévision, sa fille Meghan, très émue, a demandé la démission de la conseillère. « Je ne vois pas bien dans quel type d'environnement professionnel ces propos seraient acceptables et où vous pourriez revenir le lendemain en gardant votre emploi », a-t-elle déclaré.
Ce n'est pas la première fois que John McCain est victime d'attaques inélégantes du camp Trump. « C'est un héros parce qu'il a été capturé. Moi j'aime les gens qui n'ont pas été capturés », avait déclaré Donald Trump à son propos en 2015. Lui qui selon le New York Times s'était pourtant fait réformer pour ne pas être envoyé au Vietnam.