Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Le projet de loi est anonyme mais il a été rédigé par des membres du « freedom caucus », un groupe de parlementaires républicains proches de la Maison Blanche. Il a pour but de justifier une procédure de destitution envers Rod Rosenstein. Mais même si cette procédure était entamée, elle n'aurait que peu de chances d'aboutir, et le projet de loi est présenté comme une arme de dernier recours contre le supérieur hiérarchique direct du procureur Mueller, chargé de l’enquête sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle de 2016.
Quoi qu'il en soit, le numéro deux du département de la Justice ne se laisse pas impressionner. « Beaucoup de gens m'ont menacé de manière privée ou publique depuis un certain temps, mais je pense qu'ils devraient avoir compris maintenant que le département de la Justice ne va pas se laisser déposséder, a averti Rod Rosenstein lors d’un événement à Washington le 1er mai. Nous allons faire ce qui est requis par les règles de droit, et aucune menace, d'où elle vienne, ne va nous empêcher de faire notre travail. »
Ce projet de loi a été rendu public au même moment que la liste des questions que le procureur Robert Mueller souhaite poser au président américain sur l’ingérence russe dans le cadre de l’élection présidentielle. Le président a réagi sur Twitter en dénonçant une nouvelle fois une « chasse aux sorcières ».