Au Brésil, l’effondrement spectaculaire d’une tour de 24 étages en plein centre-ville de la mégapole Sao Paulo suscite la polémique. Cette tour, qui appartenait à l’État fédéral, mais qui a été laissée à l’abandon depuis 2009, a été occupée par 150 familles sans domicile fixe, rappelle le quotidien Estadao qui parle aujourd’hui d’un « drame annoncé ».
La tour s’est effondrée à l’aube, hier, après avoir été ravagée par un gigantesque incendie. Le nombre de victimes n’est pas encore connu, constate le journal, mais la préfecture parle d’au moins 44 disparus.
Le débat sur le mal-logement endémique au Brésil relancé
« Ce qui manque dans la plus grande ville du pays qu’est Sao Paulo avec ces 12 millions d’habitants, c’est un projet d’habitat permettant de protéger les trop nombreux sans-abris », écrit Estadao qui critique durement les autorités aussi bien locales que fédérales. « Pas plus tard qu’au mois de mars dernier, la municipalité avait décidé de classer sans suite un rapport qui mettait en exergue les risques émanant de la tour », rappelle le quotidien avant de conclure : « Selon la préfecture, des centaines d’immeubles de Sao Paulo sont actuellement occupés de manière illégale. Espérant que la tragédie de ce mardi serve de leçon et ne soit pas seulement un mauvais présage ».
Pour le journal Folha, les responsabilités dans ce drame sont au contraire partagées. « S’il est vrai que les politiques publiques ont échoué à garantir un toit à chacun, les mouvements des sans-abris, eux, incitent de façon irresponsable à l’occupation d’endroits inhabitables en s’appuyant sur le laisser-faire de l’État. Le plus choquant dans ce drame est le fait qu’il n’ait surpris personne ».
Présidentielle au Venezuela : la tentative de l’abstention
Le journal d’opposition vénézuélien El Nacional appelle aujourd’hui ses lecteurs à s’abstenir lors de l’élection présidentielle du 20 mai. Le quotidien souligne « le vide de cette campagne électorale » ainsi que « le peu de ferveur qu’elle soulève ». Des preuves supplémentaires, s’il en fallait, que les Vénézuéliens ne se trouvent pas face à un scrutin démocratique, mais face à ce qu’El Nacional qualifie de « parodie » qui a pour seul but de permettre au président sortant, Nicolas Maduro, de poursuivre « la terrible hégémonie du socialisme du XXIe siècle », une parodie dont il faut donc « s’éloigner à tout prix ».
Comment ? On n’y prenant pas part. Mais l’abstention seule ne suffit pas. « Il faut des propositions concrètes pour regagner la confiance de la société vénézuélienne », une feuille de route claire pour un calendrier post-élection qui doit être établi au plus vite par la MUD, la coalition d’opposition, réclame El Nacional.
Colombie : nouvelle attaque contre des militaires
Deux soldats ont été tués et un autre blessé hier dans une attaque dans le sud de la Colombie et qui a été une nouvelle fois imputé aux dissidents de l’ex-guérilla des FARC. L’attaque a eu lieu ce mardi 1er mai dans le département de Guaviare. Une unité de soldats effectuait des contrôles de routine quand ils ont été attaqués avec des engins explosifs, rapporte El Espectador. « Les autorités attribuent ce nouvel attentat au "Septième Front", un groupe de dissidents des FARC, avec à leur tête un ex-dirigeant de l’ancienne guérilla, Miguel Botache Santilla, alias Gentil Duarte ».
Cet homme n’est pas un inconnu en Colombie. Bien au contraire, souligne Semana : Gentil Duarte est même « l’un des délinquants les plus recherchés du pays ». L’hebdomadaire rappelle qu’il fût expulsé des FARC il y a deux ans, après avoir refusé de déposer les armes et de s’engager dans le processus de paix entre la guérilla et le gouvernement colombien.
Toujours selon Semana, Gentil Duarte ne dirigerait pas un, mais six « groupes d’anciens guérilléros et contrôlerait une bonne partie du narcotrafic, avec des contacts étroits avec des cartels mexicains et brésiliens ». Et Semana de conclure que le problème ne fait que s’aggraver : « désillusionnés, de plus en plus d’anciens guérilléros quittent le processus de paix pour rejoindre les groupes délinquants ».
Haïti : nouvelles violences dans les quartiers sensibles de Port-au-Prince
De nouvelles violences se sont produites mardi dans les quartiers sensibles de Port-au-Prince. « Une personne aurait été tuée par balle à Martissant » après des « affrontements entre gangs rivaux », rapporte Alterpresse aujourd’hui. « La victime supposée serait un houngan, un prêtre vaudou. C’est l’enterrement d’un chef de gang, tué la semaine dernière, qui aurait déclenché les hostilités entre les deux gangs. Contactée par AlterPresse, la Police n’a toutefois pas confirmé cette information. Depuis quelques semaines, le dossier des gangs armés qui font la loi dans les quartiers populaires a refait surface, après la disparition, à Gran Ravin, du photojournaliste Vladjimir Legagneur, le mercredi 14 mars 2018 », rappelle encore l’agence haïtienne. Elle souligne que la population attend toujours les résultats des tests ADN pour savoir si les ossements récupérés à Gran Ravine sont bien ceux de notre confrère.