Avec la fin de l’hiver et l’arrivée des beaux jours, ils ont repris la route. Plus de 6 300 demandeurs d'asile ont franchi la frontière américano-canadienne à pied entre le début de l'année et la mi-avril. L’an dernier, ils étaient deux fois moins nombreux.
La plupart d’entre eux sont Nigérians, arrivés récemment aux États-Unis avec un visa de tourisme. Les autres sont surtout originaires de Colombie, du Pakistan et d’Haïti. Les Haïtiens bénéficient aux Etats-Unis d’un statut spécial, mais celui-ci doit expirer en juillet 2019, faisant redouter de nouvelles arrivées massives au Canada.
Selon un responsable canadien de l’immigration, entre 75 et 80 personnes traversent quotidiennement la frontière sur une route de campagne entre le Québec et le nord de l'Etat de New York. Interceptées par la gendarmerie royale du Canada, ces personnes sont ensuite prises en charge par les services de l’immigration et déposent une demande d’asile.
La demande d’asile n’est pas automatiquement accordée, loin de là : le statut de réfugié a été refusé à plus de 90% des Haïtiens arrivés au Canada depuis un peu plus d'un an, et à plus de la moitié des Pakistanais et des Nigérians. A l'inverse, les Syriens, Érythréens, Soudanais ou Yéménites voient, dans la majorité des cas, leur demande aboutir.