Jeudi 19 avril 2018, un homme âgé de 31 ans a été tué par balle lors d’une manifestation anti-gouvernementale organisée par l’opposition à Port-au-Prince, rapporte Le National. « La marche avait commencé dans le calme avant que la situation ne dégénère vers midi quand les forces de l’ordre ont tenté de disperser, à l’aide de gaz lacrymogène » les manifestants qui ont « répliqué par des jets de pierres et de bouteilles ». Les circonstances de la mort du manifestant ne sont pas encore élucidées.
Des actions de protestation spontanées se sont multipliées ces derniers jours à travers le pays. « À Port-de-Paix, dans le département du Nord-Ouest, des centaines de manifestants avaient gagné les rues, ce mardi, pour réclamer une amélioration de leurs conditions socio-économiques. Le même jour, des habitants du quartier de Lilavois - au nord de Port-au-Prince - ont paralysé la circulation avec des barricades de pneus enflammés, pour exiger des autorités la construction d’un tronçon de route », raconte Alterpresse.
« À chaque fois, une promesse non tenue, des réalisations qui traînent, des attentes légitimes provoquent et alimentent la grogne », estime Le Nouvelliste qui poursuit : « Le gouvernement joue la montre. Pas l’apaisement. Le pays ne s’embrase pas, il se consume ». Pour l’instant en tout cas, car, conclut l’éditorialiste, « il y a comme une crise qui prend forme ». À en croire une enquête de l’Institution Haïti formation et service de consultation, la crise de confiance s’amplifie également. « 71 % de la population ne font pas confiance au parlement haïtien », souligne Alterpresse. Selon le directeur de cet institut de sondage, « la méfiance ne concerne d’ailleurs pas seulement le Parlement, mais s’exprime à l’encontre des trois pouvoirs de l’État ».
Nicaragua : la grogne sociale contre réforme du système des retraites vire au drame
La deuxième journée de manifestations massives à travers tout le pays s’est soldée par trois morts, un policier et deux manifestants, et plusieurs dizaines de blessés. Selon le récit d’El Nuevo Diario la situation est toujours très tendue autour de l’Université Polytechnique à Managua, où des étudiants se sont retranchés face aux forces spéciales de la police et aux militants pro-gouvernementaux qui soutiennent la réforme.
Le texte prévoit d’augmenter la contribution des employeurs comme des salariés et de réduire en même temps de 5 % le montant des retraites. Une réforme qui passe mal. D’autant plus que le texte ne se penche pas sur les problèmes de corruption au sein du système de la sécurité sociale, des faits révélés par la presse, rappelle le quotidien Hoy. La vice-présidente nicaraguayenne, Rosario Murillo, a accusé des « groupuscules toxiques » d’être responsables des violences avec pour objectif de « déstabiliser le pays ».
Pourtant, la vision quasi unanime des journaux est tout autre. À l’instar de La Prensa qui écrit : « La répression brutale contre des manifestants pacifiques, menée par la Jeunesse sandiniste proche du pouvoir et appuyée par les forces policières, n’est autre que du terrorisme d’État. Des étudiants, des retraités, des activistes de la société civile et des journalistes ont été victimes de la brutalité des voyous à la botte du président Daniel Ortega qui ne s’est pas arrêté là : il a aussi censuré plusieurs chaînes de télévision parce qu’elles couvraient les manifestations ». Et La Prensa de conclure : « Ce sont de graves violations du droit à la liberté d’information ».
Pérou : assassinat d’une dirigeante indigène
Les indigènes du Pérou sont en deuil : Olivia Arévalo, l’une de leurs dirigeantes emblématiques, a été tuée hier. Cette femme de 74 ans, membre du peuple Shipibo-Conibo d’Amazonie, a été touchée par cinq balles tirées par des inconnus qui ont pris la fuite, déplore El Comercio. Olivia Arévalo était « non seulement une féroce défenseuse des droits culturels des populations d’Amazonie au Pérou. Elle était aussi l’une des meilleures connaisseuses des traditions des Shipibo-Conibo ».
La Fédération des Communautés indigènes a « appelé l’État péruvien à garantir la vie des autres dirigeants de ce peuple qui sont aujourd’hui confrontés à des menaces de mort ». Le ministre péruvien de la Culture a promis de « clarifier les faits avec la plus grande célérité », conclut El Comercio.
Pas de Barbie « Frida Kahlo » au Mexique
La vente de la poupée Barbie à l’effigie de la célèbre peintre Frida Kahlo est interdite au Mexique. Ainsi en a décidé un juge mexicain, hier, donnant raison à la famille de l’artiste, annonce El Universal. En mars, le fabricant américain Mattel avait dévoilé une série de poupées Barbie, baptisée « femmes inspirantes ». Parmi elles, Frida Kahlo.
La famille s’y était opposée et dit de ne pas en avoir été informée. Mattel de son côté soutient avoir obtenu les droits de la part de la Frida Kahlo Corportation, basée à Miami. Le fabricant de jouets peut faire appel du jugement.