Avec notre envoyé spécial à Lima, Éric Samson
Au Pérou, pratiquement tous les anciens présidents péruviens des 25 dernières années sont en fuite, en prison ou soupçonnés de corruption.
Élu il y a moins de deux ans, Pedro Pablo Kuczinski est le dernier en date : il a dû démissionner le 21 mars dans le cadre du scandale Odebrecht et pour un possible achat de votes au Congrès pour éviter sa destitution. Sa maison a été perquisitionnée et il n'a pas le droit de quitter le pays.
Son prédécesseur Ollanta Humala et sa femme sont en détention préventive, eux aussi soupçonnés d'avoir reçu de l'argent de la compagnie Odebrecht. Alan Garcia, deux fois président, notamment entre 2006 et 2011, fait l'objet d'une enquête judiciaire. Alejandro Toledo, président de 2001 à 2006, est en fuite aux États-Unis. Sans même parler de l'ancien président Alberto Fujimori, récemment gracié par Pedro Pablo Kuczynski, le panorama institutionnel du Pérou est un champ de ruines.
Pour le Premier ministre César Villanueva, ce bilan peu reluisant est cependant porteur d'espoir puisqu'il montre que les plus hautes autorités ne sont pas à l'abri de la justice. Le nouveau président Martin Vizcarra a promis de faire de la lutte anticorruption sa priorité. Une promesse que les Péruviens ont pourtant souvent entendue.