Avec notre correspondant à San Francisco, Éric de Salve
« Certains d'entre vous ont lu des articles me présentant comme un dur, comme un faucon, dit Mike Pompeo aux sénateurs, mais personne mieux qu'un militaire ne peut comprendre à quel point la guerre est une tragédie ».
Face aux sénateurs chargés de valider sa nomination par Donald Trump, l'actuel directeur de la CIA et futur chef de la diplomatie américaine se veut rassurant : « la guerre doit toujours être le dernier recours », dit-il. L'ancien militaire de 54 ans s’est montré ferme, mais a tenté de casser son image va-t-en-guerre. Sur l'Iran, il dit vouloir améliorer l'accord nucléaire sans évoquer un retrait. Sur la Corée du Nord, il promet de privilégier la diplomatie... sans exclure une intervention armée.
« Il y a beaucoup d'inquiétudes, lance un sénateur démocrate, sommes-nous en train de former un cabinet de guerre avec des conséquences dévastatrices, usage de la force militaire sans accord du Congrès et engagement dans une nouvelle erreur irréfléchie, comme notre guerre en Irak ? »
« Qui est le Mike Pompeo pour lequel on me demande de voter aujourd'hui, se demande en conclusion un autre sénateur après cinq heures d'audition, est-ce celui qui dit aujourd'hui qu'il faut empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique par la diplomatie ? Ou celui qui disait en 2015 qu'il fallait le faire en changeant de régime ? J'essaie de comprendre, dit l'élu ironiquement, lequel de ces deux Pompeo agira s'il est confirmé comme secrétaire d'État. »