Avec notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve
Depuis des mois, des voitures sans pilote bardées d'électroniques et de capteurs sillonnent les rues de plusieurs villes américaines, en particulier de San Francisco. Tous les constructeurs testent leurs programmes de véhicule autonome, perçu dans la Silicon Valley comme le mode de transport du futur. Chacun espère être le premier à pouvoir le proposer au grand public, mais à ce stade aucun n'est totalement fonctionnel.
L'accident de Tempe, près de Phoenix en Arizona, en est la preuve : il pourrait mettre un frein à cette course à l'innovation. Dans la nuit de dimanche 18 mars à lundi 19 et malgré la présence à l'avant d'un opérateur de sécurité, un Uber 4x4 de marque Volvo circulant en mode autonome a heurté une femme qui traversait « en dehors du passage piéton », selon la police locale. Transportée à l'hôpital la victime de 49 ans est, depuis, décédée. Ce n'est pas le premier accident impliquant une voiture autonome, mais il s'agit du premier cas mortel.
Uber a rapidement annoncé la suspension de tous ses essais de voitures autonomes aux États-Unis et au Canada. Et ce, alors que le géant du transport de personnes exhortait encore vendredi 16 mars le Congrès à adopter une loi pour accélérer le déploiement des véhicules sans pilote aux Etats-Unis. Mais certains élus démocrates réticents ne cachaient pas leurs inquiétudes, notamment sur le terrain de la sécurité.