Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Etre payé quelques dollars pour répondre à un test de qui sera ensuite exploité par des psychologues, cela peut être tentant. Quelque 270 000 utilisateurs de Facebook ont ainsi accepté de jouer le jeu en dévoilant leurs goûts.
A la base, la récupération de ces données s'est donc faite légalement. Sauf que l'application appelée « thisisyourdigitallife » est allée un peu plus loin. Profitant du fait que l'on prend rarement le temps de faire les réglages pour assurer sa sécurité sur la Toile, elle a aussi pu accéder aux profils et activités de tous les amis Facebook de ceux participant au test, sans leur consentement bien évidemment. Ce sont alors les données de 50 millions de comptes qui ont pu être collectées.
« Un logiciel pour cibler les démons intérieurs »
Des informations qui auraient dû être détruites dès 2015, quand Facebook s'est rendu compte de la faille, mais qui avaient été transmises à la société Cambridge Analytica. Cette mine d'or a été analysée pour « construire un logiciel pour cibler les démons intérieurs », selon un ancien employé, et donc influencer toutes ces personnes dont une partie de l'intimité a été volée.
Or Cambridge Analytica est financée par la très conservatrice famille Mercer, important donneur du Parti républicain et a été dirigée par le sulfureux Steve Bannon, ancien conseiller stratégique de Donald Trump.
L'article du New York Times est à retrouver en anglais sur ce lien.